(Genève) Plus de 3,6 millions de personnes ont fui l’Ukraine et les combats déclenchés par l’invasion de l’armée russe le 24 février, selon le décompte de l’ONU publié mercredi.

Au total ce sont une dizaine de millions de personnes, soit un quart environ de la population qui ont été forcés de quitter leur foyer.  

L’ONU estime à presque 6,5 millions le nombre de déplacés à l’intérieur de l’Ukraine.

« Répondre aux besoins des déplacés internes et ceux qui sont frappés par les hostilités en Ukraine même sont la priorité absolue », a souligné l’Organisation internationale pour les migrations (OIM).

« Plusieurs autres millions vont voir leur vie bouleversée si la guerre se poursuit », souligne l’OIM.

3 626 546 réfugiés

Le Haut Commissariat aux réfugiés (HCR) recensait exactement 3 626 546 réfugiés ukrainiens sur son site internet dédié vers 8 h HAE. Ce sont 69 301 de plus que lors du précédent pointage mardi.

L’Europe n’a pas connu de flot aussi rapide de réfugiés depuis la Seconde Guerre mondiale.

Quelque 90 % de ceux qui ont fui l’Ukraine sont des femmes et des enfants. Selon l’UNICEF, plus de 1,5 million d’enfants se trouvent parmi les personnes ayant fui.

Avant ce conflit, l’Ukraine était peuplée de plus de 37 millions de personnes dans les territoires contrôlés par Kyiv - qui n’incluent donc pas la Crimée (sud) annexée par la Russie, ni les zones de l’Est sous contrôle des séparatistes prorusses.

Pologne

La Pologne accueille à elle seule plus de la moitié de tous les réfugiés qui ont fui depuis le début de l’invasion russe - environ six réfugiés sur 10.

Depuis le 24 février, 2 144 244 personnes fuyant le conflit en Ukraine sont entrées en Pologne, selon le décompte du HCR.

Les gardes-frontières polonais ont indiqué de leur côté que le nombre des arrivées s’établissait à 2 175 000 personnes.

« Environ deux tiers de ces réfugiés veulent rester en Pologne », a déclaré mardi la représentante de l’Organisation mondiale de la santé en Ukraine, Paloma Cuchi, aux journalistes à Genève.

Les autres vont ailleurs en Europe ou plus loin. Quelque 200 000 réfugiés ukrainiens ont ainsi profité des voyages en train gratuits pour quitter la Pologne, ont indiqué les chemins de fer polonais mardi.

Avant cette crise, la Pologne abritait déjà environ 1,5 million d’Ukrainiens venus, pour la plupart, travailler dans ce pays membre de l’Union européenne.

Roumanie

Selon l’agence de l’ONU pour les réfugiés, 555 021 personnes se sont rendues en Roumanie. Comme pour la Moldavie, de nombreux réfugiés décident de poursuivre leur route une fois en sécurité.

Moldavie

Après leur arrivée en Moldavie, petit pays de 2,6 millions d’habitants et l’un des plus pauvres d’Europe, une partie des réfugiés poursuivent leur route jusqu’en Roumanie ou en Hongrie, souvent pour retrouver de la famille.

Selon le HCR,  371 104 personnes sont entrées en Moldavie.

Hongrie

La Hongrie a accueilli jusqu’à présent 324 397 Ukrainiens, selon des chiffres du HCR arrêtés mardi 22 mars.

Le pays compte cinq postes-frontière avec l’Ukraine. Plusieurs villes frontalières, comme Zahony, ont aménagé des bâtiments publics en centres de secours, où des civils hongrois viennent proposer vivres ou assistance.

Slovaquie

Selon le point actualisé du HCR arrêté au 22 mars, 256 838 Ukrainiens sont allés en Slovaquie.

Russie

Le nombre de personnes ayant trouvé refuge en Russie s’élève à près de 271 254 à la date du 22 mars.

Le HCR note aussi que, entre le 21 et le 23 février, 113 000 personnes sont passées des territoires séparatistes prorusses de Donetsk et de Louhansk en Russie.

Biélorussie

À la date du 21 mars, la Biélorussie avait accueilli 4938 personnes.

Méthode

Le HCR a supprimé la rubrique concernant les autres pays européens et précise que pour les pays frontaliers de l’Ukraine qui font partie de l’espace Schengen (Hongrie, Pologne, Slovaquie), les chiffres présentés par le Haut Commissariat sont ceux qui ont traversé la frontière et sont entrés dans le pays. Le HCR estime « qu’un grand nombre de personnes ont poursuivi leur chemin vers d’autres pays ».

De plus, l’organisation indique ne pas compter les gens originaires de pays limitrophes et qui quittent l’Ukraine pour rentrer chez eux.