(Londres) Pavel Latouchko, figure de l’opposition biélorusse, a appelé mercredi à des sanctions contre la Biélorussie aussi dures que celle visant la Russie et à des poursuites judiciaires contre son président Alexandre Loukachenko, « complice » de Vladimir Poutine dans l’invasion de l’Ukraine.  

Le président russe « Poutine a été condamné à juste titre partout dans le monde. Mais Loukachenko mérite un opprobre bien plus généralisé qu’il n’a eu jusqu’à présent », écrit M. Latouchko dans l’hebdomadaire britannique The New European.

Cet ancien ministre de la Culture, qui vit en exil à Varsovie après son limogeage pour avoir appelé publiquement à de nouvelles élections en Biélorussie en 2020, a estimé que le président biélorusse était « complice » dans la guerre en Ukraine, en ayant permis à la Russie d’utiliser son territoire pour l’invasion.  

« Il a beau être le pion de Poutine, un dirigeant fantoche dans un État fantoche, c’est aussi un acteur majeur dans cette situation horrible, et il est temps que l’Occident s’en rende compte et agisse en conséquence », poursuit-il, demandant que soient infligées à la Biélorussie « les mêmes sanctions » que celles visant des intérêts russes.  

À défaut, les pays occidentaux laisseront « une faille énorme », prévient-il, en permettant de contourner les sanctions via la Biélorussie, « où les Russes ont toujours accès aux marques occidentales ».  

La Biélorussie a été ciblée par des sanctions en raison notamment de son rôle dans l’attaque de l’Ukraine, moins étendues que celles visant la Russie.  

Londres a sanctionné plusieurs hauts responsables militaires et entreprises du pays, et Washington a interdit Alexandre Loukachenko d’entrée aux États-Unis, ainsi que sa femme et ses trois fils.  

Pavel Latouchko déplore aussi l’« inaction » de l’Occident après l’arrestation du journaliste d’opposition Roman Protassevitch, à la suite de l’interception de son vol Ryanair par un avion de chasse biélorusse en mai 2021, ou quand Minsk a été accusé d’organiser un afflux de migrants aux frontières de l’Union européenne.  

« Loukachenko doit être traduit en justice » devant la Cour pénale internationale, plaide-t-il.