Emmanuel Macron, 44 ans, La République en Marche
À moins d’une énorme surprise, le président sortant devrait facilement accéder au second tour, voire remporter l’élection. Pour plusieurs, son quinquennat s’est avéré décevant, mais entre les gilets jaunes et la crise sanitaire, il est vrai que « Manu » n’a pas été gâté. La crise ukrainienne lui a toutefois permis de redorer son blason aux yeux de bon nombre de Français, qui le jugent à la hauteur de la situation même si ses efforts diplomatiques auprès de Vladimir Poutine ont jusqu’ici été vains.
30 % des intentions de vote*
Marine Le Pen, 53 ans, Rassemblement national
On la croyait foutue lorsqu’Éric Zemmour est entré en scène avec fracas. Mais cette rivalité à l’extrême droite n’a que temporairement nui à la patronne du Rassemblement national, qui se maintient tant bien que mal en deuxième position dans les sondages. Son opération de dédiabolisation a plutôt bien fonctionné, mais ses roucoulades passées auprès de Vladimir Poutine n’aident pas sa cause. Parviendra-t-elle au second tour, comme en 2017 ?
18 % des intentions de vote*
Valérie Pécresse, 54 ans, Les Républicains
Après un début de campagne tout feu tout flamme, la candidate du parti Les Républicains éprouve des difficultés à maintenir la cadence et à convaincre qu’elle offre une option de choix à Macron. Son « meeting » désastreux du 13 février au Zénith de Paris, où elle a distillé le malaise, semble avoir provoqué le début d’une longue et pénible glissade vers le bas.
13 % des intentions de vote*
Éric Zemmour, 63 ans, Reconquête !
On peut le traiter de raciste, d’islamophobe et de sexiste. Mais l’ancien chroniqueur-devenu-journaliste étonne par sa capacité à faire campagne, sur le terrain comme dans le cyberespace. Cet apôtre de la loi et de l’ordre, qui n’a jamais caché sa fascination pour Vladimir Poutine, est toutefois bien embarrassé depuis le début de l’agression russe en Ukraine. Il n’a pas aidé sa cause en déclarant que les réfugiés ukrainiens seraient mieux en Pologne qu’en France. Le ralliement de Marion Maréchal Le Pen, nièce de Marine et « vedette » de l’extrême droite, freinera-t-il sa descente ?
11 % des intentions de vote*
Jean-Luc Mélenchon, 70 ans, La France insoumise
Dans une gauche fragmentée, divisée, déchirée et incapable de s’unifier, il est le seul candidat à avoir une chance – même minime – de passer au second tour. Mais Jean-Luc Mélenchon, tribun redoutable et politique expérimenté, est aussi son pire ennemi. Ses coups de gueule, son ego démesuré et ses positions prorusses notoires vont compliquer ce qui s’annonçait pourtant comme une belle remontée.
10 % des intentions de vote*
Yannick Jadot, 54 ans, Europe Écologie les Verts
Au vu de la crise climatique et de la performance des Verts aux dernières élections régionales et municipales, on attendait beaucoup de lui. Mais Yannick Jadot ne parvient pas à imprimer son message ni à susciter l’engouement. Aurait-il dû s’allier au Parti socialiste ? À Mélenchon ? Mais à quel prix ? Il pensait y arriver tout seul. Il semble que ce ne sera pas le cas.
5 % des intentions de vote*
Fabien Roussel, 52 ans, Parti communiste
La surprise de cette campagne. Sa personnalité sympathique et bien franchouillarde a redonné un coup de jeune au Parti communiste. Une mauvaise nouvelle pour Jean-Luc Mélenchon, qui voit cette frange de l’électorat lui échapper.
5 % des intentions de vote*
Anne Hidalgo, 62 ans, Parti socialiste
Son parti n’est plus l’ombre de lui-même, et elle n’était manifestement pas la meilleure candidate pour le remonter. Depuis le début de sa campagne, la maire de Paris est à la peine dans les sondages et ne parvient pas à s’extraire du sous-sol. Même le candidat communiste la devance dans les enquêtes d’opinion !
3 % des intentions de vote*
Les petits candidats
À la surprise générale, ils ont obtenu les 500 parrainages d’élus nécessaires pour être candidats. Ils sont moins connus et récoltent moins de 2 % dans les sondages. Mais leur présence mettra un peu de piquant dans les débats.
Maire d’un petit village des Pyrénées, Jean Lassalle (66 ans, Résistons !) en est à sa deuxième candidature. On n’hésite pas à le caricaturer en raison de son accent parfois incompréhensible. Mais ce député pittoresque n’entend pas à rire. Habitué des coups d’éclat, il a déjà fait une grève de la faim pour protester contre la délocalisation d’une usine de sa région.
Nicolas Dupont-Aignan (61 ans, Debout la France) en sera de son côté à sa troisième élection présidentielle, mais n’a jamais dépassé la barre des 5 %. Souverainiste de droite pur et dur, il s’était allié à Marine Le Pen en 2017.
À l’autre bout du spectre, la gauchiste Nathalie Arthaud (52 ans, Lutte ouvrière) souhaite « assurer la présence du courant communiste révolutionnaire » et défendre le camp des travailleurs. Ce sera sa seconde participation à l’élection présidentielle, à l’instar de Philippe Poutou, 55 ans, du Nouveau Parti anticapitaliste. Cet ancien ouvrier chez Ford se pose en pourfendeur des riches et des inégalités qui pourrissent notre société, avec une verve et un débit qui peuvent le rendre aussi redoutable que divertissant.
* Sondage OpinionWay, 4-7 mars