(Bruxelles) L’OTAN a commencé à déployer des éléments de sa Force de réaction pour renforcer encore son dispositif de défense et être en mesure de réagir rapidement à toute éventualité après l’invasion de l’Ukraine par la Russie, a annoncé vendredi le secrétaire général de l’OTAN.

« Les forces ukrainiennes se battent courageusement et sont en mesure d’infliger des dommages aux forces russes qui les envahissent », a affirmé Jens Stoltenberg.

« Nous déployons pour la première fois la Force de réaction au titre de la défense collective pour éviter des débordements sur le territoire de l’Alliance », a-t-il précisé à l’issue d’un sommet des dirigeants de l’Alliance organisé en visioconférence.

Une cyberattaque contre un des 30 pays de l’OTAN peut activer la défense collective des alliés, a prévenu Jens Stoltenberg.

« La Russie a lancé une invasion totale de l’Ukraine avec l’objectif affiché de renverser le gouvernement en marchant sur Kiev », a-t-il souligné.

« Mais les objectifs du Kremlin ne se limitent pas à l’Ukraine », a-t-il averti. « Poutine a exigé le retrait des forces de l’Alliance des territoires de tous les pays qui ont adhéré depuis 1997 », a-t-il rappelé.

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Le secrétaire général de l’OTAN Jens Stoltenberg.

« La réponse est un renforcement de la posture de dissuasion et de la défense des alliés avec ce déploiement de ces éléments », a-t-il expliqué.

La force compte 40 000 militaires et son fer de lance est une force opérationnelle interarmées à très haut niveau de préparation (VJTF) de 8000 combattants actuellement commandée par la France. Elle comprend une brigade multinationale et des bataillons appuyés par des unités aériennes et maritimes et des forces spéciales.

Certaines unités peuvent être prêtes à se déplacer dans un délai de deux à trois jours, précise l’OTAN.

« Nous procédons maintenant à d’importants déploiements défensifs supplémentaires de forces dans la partie orientale du territoire de l’Alliance », ont précisé les dirigeants des pays de l’OTAN dans une déclaration publiée à l’issue du sommet.

La France va déployer 500 militaires en Roumanie, a annoncé vendredi soir le chef d’état-major des armées françaises, le général Thierry Burkhard.

« L’OTAN a décidé de renforcer sa présence, d’envoyer un signe très clair de solidarité stratégique, de positionner des forces en Roumanie », a déclaré le général Burkhard dans une interview à Radio France Internationale et France 24.

La France « s’est portée volontaire […] pour assurer le rôle de nation-cadre, c’est-à-dire de pays leader, pour déployer un bataillon en Roumanie prochainement », a-t-il ajouté.

« On va déployer environ 500 hommes, avec des véhicules blindés, des engins de combat, pour apporter un soutien à la Roumanie, mais aussi apporter le message d’une solidarité stratégique de l’ensemble des membres de l’OTAN », a précisé le chef d’état-major.

Le Pentagone a annoncé l’envoi d’une brigade blindée en Allemagne, ce qui portera à près de 100 000 le nombre de soldats américains déployés en Europe.

Le Royaume-Uni est également prêt à accroître son soutien militaire à l’Alliance, a déclaré le premier ministre Boris Johnson.

« Les mesures que nous prenons sont et demeurent préventives, proportionnées et non constitutives d’une escalade », ont insisté les dirigeants de l’Alliance dans leur déclaration.