(Genève) L’ONU a indiqué mardi avoir commencé à relocaliser son personnel international non essentiel en Ukraine, face aux craintes d’une escalade militaire majeure dans le pays après la reconnaissance par Moscou de régions séparatistes.

« Nous sommes déterminés à rester et à poursuivre nos activités en Ukraine, en particulier dans l’Est du pays », a déclaré la porte-parole de l’ONU à Genève, Alessandra Vellucci, lors d’un point de presse.  

« Nous continuons à être pleinement opérationnels », a-t-elle ajouté.

Elle a expliqué qu’« en raison de l’évolution de la situation sur le terrain, nous avons autorisé la relocalisation temporaire de certains membres du personnel non essentiels et des personnes de leur famille qui sont à leur charge ».

« Mais dans le même temps, nous avons un peu plus de personnel qui arrive pour soutenir nos opérations » en Ukraine, a-t-elle ajouté.

La décision prise par le président russe Vladimir Poutine lundi de reconnaître l’indépendance des régions séparatistes prorusses de l’Est de l’Ukraine, Donetsk et Lougansk, a été condamnée par les Occidentaux et par le secrétaire général de l’ONU.

L’ONU compte 1510 membres du personnel en Ukraine, dont 149 internationaux, a indiqué Mme Vellucci. En tout, une centaine sont basés dans les régions de Donetsk et de Lougansk.

Le Haut-Commissariat de l’ONU pour les réfugiés (HCR) se tient prêt à faire face à tout afflux, en cas d’escalade du conflit.

« La situation reste imprévisible », a déclaré pendant le point de presse une porte-parole, Shabia Mantoo, même si pour l’instant l’agence de l’ONU n’a pas constaté de mouvements de population en dehors des régions de l’Est du pays.

« Approvisionnement en eau »

« Nous sommes prêts à soutenir les efforts des gouvernements et des autres parties prenantes pour protéger les réfugiés et trouver des solutions pour les personnes déplacées au cas où il y aurait des mouvements », a-t-elle insisté.

Un porte-parole du Bureau de coordination des affaires humanitaires de l’ONU (Ocha), Jens Laerke, a pour sa part indiqué que les Nations unies poursuivaient pour l’instant le plan de réponse humanitaire mis en place avant la récente escalade des tensions, malgré le manque de fonds.

Ainsi, a-t-il dit, « vendredi, il y a eu un convoi qui a livré des fournitures dans les zones non contrôlées par le gouvernement dans la région ».

Le conflit dans l’Est ukrainien a fait plus de 14 000 morts depuis son déclenchement en 2014, après l’annexion de la Crimée par Moscou.

Le Comité international de la Croix-Rouge (CICR) est également préoccupé par la récente intensification des combats qui menacent certains services essentiels.

« Nos équipes à Donetsk et Lugansk sont à pied d’œuvre et notre priorité aujourd’hui, comme tout au long de près de huit années de conflit, est de venir en aide à des communautés qui ont déjà enduré violences et difficultés économiques », a déclaré à l’AFP un porte-parole du CICR, Florian Seriex.

« Afin de parer au plus pressé, nos équipes ont lancé des opérations d’approvisionnement en eau pour l’hôpital de Dokuchaevsk et auprès de la municipalité de Donetsk », a-t-il indiqué.

Le CICR, dont le siège se trouve à Genève, est également en contact avec les responsables de la compagnie des eaux Voda Donbasa afin d’évaluer les besoins pour remettre en marche les stations de pompage.

L’Ukraine fait partie des missions les plus importantes du CICR, qui y emploie plus de 600 personnes réparties dans six bureaux de part et d’autre de la ligne de contact.