(Kiev) L’armée ukrainienne et les séparatistes prorusses se sont mutuellement accusés jeudi de bombardements et d’escalade dans l’est de l’Ukraine, en proie à un conflit depuis 2014, en pleine crise entre Moscou et les Occidentaux.

Dans un communiqué publié sur Facebook, l’armée ukrainienne a accusé les combattants séparatistes d’avoir visé « avec un cynisme particulier » la localité de Stanitsa Louganska, touchant notamment une école maternelle.

L’attaque a endommagé des infrastructures et « la moitié de la localité a été laissée sans électricité », précise le communiqué. Les photos publiées montrent un trou d’obus dans le mur de l’école et des briques jonchant une pièce au milieu de jouets d’enfants.

L’armée ukrainienne a plus tard ajouté que « trois employés de l’école ont été blessés » et dénombré « à 11 h (4 h HNE), 29 violations du cessez-le-feu » sur toute la zone du conflit, qui ont résulté en un soldat ukrainien.

Le président ukrainien, Volodymyr Zelensky, a dit sur Twitter avoir informé le président du Conseil européen Charles Michel des « bombardements provocateurs d’aujourd’hui, notamment à Stanitsa Louganska ».

« Nous appelons tous nos partenaires à condamner rapidement cette grave violation des accords de Minsk par la Russie dans un contexte sécuritaire déjà tendu », a dénoncé sur Twitter le ministre ukrainien des Affaires étrangères, Dmytro Kouleba.

De leur côté, les autorités de la région séparatiste de Lougansk, citées par l’agence de presse russe Interfax, ont annoncé que « la situation sur la ligne du front s’est dégradée au cours des dernières 24 heures ».

Le chef de la milice de cette région, Ian Lechtchenko, a accusé l’armée ukrainienne d’« essayer de pousser le conflit vers une escalade ».

La Russie, accusée par Washington de chercher à créer des « prétextes » pour attaquer l’Ukraine et qui a massé plus de 100 000 soldats aux frontières du pays, a exprimé sa « profonde préoccupation ».

« Nous espérons que nos opposants des capitales occidentales, de Washington, de l’OTAN utilisent toute leur influence pour mettre en garde les autorités de Kiev contre une nouvelle escalade », a affirmé le porte-parole du Kremlin, Dmitri Peskov.

L’armée ukrainienne affronte depuis 2014 des séparatistes prorusses soutenus par Moscou dans les régions de Donetsk et de Lougansk, un conflit qui a fait plus de 14 000 morts et plus de 1,5 million de déplacés.