(Paris) La tournée d’Emmanuel Macron à Moscou, Kiev et Berlin a atteint son « objectif » en permettant « d’avancer » pour faire baisser la tension entre la Russie et l’Ukraine, a estimé mercredi l’Élysée, tout en prévenant qu’il ne fallait pas attendre de « gains immédiats ».

Le chef de l’État s’est de nouveau entretenu mercredi avec son homologue américain Joe Biden et a, au cours d’un échange commun, avec les dirigeants des trois pays baltes, partagé les résultats de son déplacement.

« L’objectif est atteint », a résumé la présidence française, en affirmant qu’il s’agissait de « permettre à chacun de faire une pause et d’envisager les moyens de la désescalade […] dans un moment de tensions croissantes » à la frontière entre la Russie et l’Ukraine.

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La rencontre en tête-à-tête entre les deux présidents s'est déroulée à une table choisie par Vladimir Poutine.

« Notre analyse est similaire à celle du Kremlin », qui a fait état mercredi de premiers « signaux positifs » après l’entretien d’Emmanuel Macron avec son homologue ukrainien Volodymyr Zelensky mardi, au lendemain de celui avec Vladimir Poutine. « Nous avons ouvert des perspectives, nous avons eu des éléments qui permettent d’envisager des solutions intéressantes aux problèmes d’aujourd’hui », a indiqué l’Élysée.

Mais « pour des sujets aussi lourds, qui impliquent autant de partenaires dans un contexte de si grande volatilité, il est absolument nécessaire que nous puissions fixer de nouvelles échéances et prendre le temps. Il n’y aucun gain immédiat à attendre sur tous ces sujets », a averti la présidence.

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« Pour des sujets aussi lourds, qui impliquent autant de partenaires dans un contexte de si grande volatilité, il est absolument nécessaire que nous puissions fixer de nouvelles échéances et prendre le temps », a estimé la présidence française. Ci-jaut, le président Vladimir Poutine regardant l'heure avant sa conférence de presse conjointe avec le président Emmanuel Macron, à Moscou, le 7 février 2022.

Paris juge notamment « très important » que la négociation se poursuive sur la mise en œuvre des accords de Minsk de 2015 qui doivent aboutir à la fin de la guerre du Donbass, dans l’Est ukrainien qui a fait plus de 13 000 morts en huit ans, selon l’ONU. Une nouvelle réunion, après celle organisée à Paris le 26 janvier, se tiendra jeudi à Berlin entre les négociateurs russe, ukrainien, allemand et français.

Lors de son entretien avec M. Macron, M. Zelensky « a redit son engagement à mettre en œuvre les accords de Minsk », a précisé l’Élysée, en indiquant que Paris et Berlin intervenaient « comme tiers de confiance et partenaires de bonne volonté » aux côtés de Kiev dans ce processus politiquement délicat pour le président ukrainien.

Sur l’ensemble de ces dossiers, « l’entente est très solide » entre Emmanuel Macron et le chancelier allemand Olaf Scholz tandis que le président polonais Andrzej Duda, qui s’est entretenu avec eux mardi soir à Berlin, « a plaidé sur les mêmes bases », selon l’Élysée.

« Nous avons fait la démonstration de notre engagement européen et à prendre en compte » les autres partenaires de Paris, a ajouté la présidence, en précisant qu’Emmanuel Macron s’est entretenu mercredi avec les dirigeants des trois pays baltes (Estonie, Lettonie, Lituanie).