(Paris) La mobilisation s’annonce massive : les enseignants de France, exaspérés par la valse des protocoles sanitaires liés à l’épidémie de COVID-19, sont appelés à une grève jeudi, qui devrait entraîner la fermeture de la moitié des écoles.

L’ensemble des syndicats enseignants ont appelé à la grève dans les écoles, les collèges et les lycées. Ils dénoncent « une pagaille indescriptible » dans les établissements scolaires — et notamment les écoles — en raison de la cinquième vague épidémique et des protocoles sanitaires qu’elle implique.

« Le gouvernement annonce des choses, mais on ne réfléchit pas à ce que cela signifie pour les personnels sur le terrain : c’est infernal ce qu’on nous demande et donc ça part à vau-l’eau », témoignait cette semaine Olivier Flipo, directeur d’une école de la région parisienne.

Depuis le retour en classe après les fêtes de Noël, les écoles vivent au rythme d’un nouveau protocole sanitaire qui nécessite une multiplication des tests.  

Les élèves sont désormais soumis à trois tests en quatre jours s’il y a un positif dans la classe : un antigénique ou PCR le jour de l’annonce du cas COVID-19, avec attestation à donner à l’école, puis des autotests à faire à la maison à J+2 et J+4.

Un dispositif compliqué, alors que les cas se multiplient entraînant la fermeture de milliers de classes, parmi les 527 000 que compte la France.

Selon les prévisions du Snuipp-FSU, premier syndicat dans le primaire, 75 % des enseignants du premier degré pourraient ne pas franchir jeudi le portail des écoles, dont la moitié devraient donc être fermées.

L’organisation syndicale évoque « une mobilisation historique par son ampleur sur ces vingt dernières années ». Ce « n’est pas une grève contre le virus, mais cela illustre le ras-le-bol grandissant dans les écoles », dit le syndicat, en référence aux propos du ministre de l’Éducation Jean-Michel Blanquer, qui avait parlé d’une « grève contre le virus ».

L’appel à la grève a été lancé par la quasi-totalité des syndicats. Et pour une fois, ce mouvement a reçu les soutiens des associations de parents d’élèves et du syndicat des chefs d’établissement.

En France, la moyenne des contaminations quotidiennes par la COVID-19 sur les sept derniers jours est de 287 603 cas, contre 198 200 il y a une semaine.