(Genève) L’opposant russe Alexeï Navalny a dédié le « Prix du Courage » — attribué par 25 organisations de défense des droits humains — aux prisonniers politiques de Russie et de la Biélorussie, a expliqué mardi sa fille qui a reçu le prix au nom de son père, emprisonné en Russie.

Ce prix est attribué tous les ans par ces organisations à l’occasion du Sommet pour les Droits humains et la Démocratie qui réunit habituellement à Genève des centaines de militants et de victimes du monde entier.

Cette année, en raison de la pandémie de COVID-19, le sommet s’est tenu en ligne. Et la fille d’Alexeï Navalny, Daria Navalnaïa, 20 ans, a pris la parole pour recevoir le prix au nom de son père.

PHOTO SOMMET POUR LES DROITS HUMAINS ET LA DÉMOCRATIE, VIA AGENCE FRANCE-PRESSE

Cette année, en raison de la pandémie de COVID-19, le sommet s’est tenu en ligne. Et la fille d’Alexeï Navalny, Daria Navalnaïa, 20 ans, a pris la parole pour recevoir le prix au nom de son père.

Elle a expliqué que son père lui avait écrit une lettre en vue de son premier discours lors d’un grand évènement public.

« Dans sa lettre, mon père me demande aujourd’hui de remettre ce prix à chaque prisonnier en Russie et en Biélorussie. Il écrit que la plupart d’entre eux sont dans une situation bien pire que la sienne, car ils ne sont pas aussi connus ou célèbres, mais ils doivent savoir qu’ils ne sont pas seuls ni oubliés », a déclaré la jeune femme.  

« Nous devons nous souvenir de ceux qui se battent pour notre liberté, et nous devons les aider et les soutenir, eux et leurs familles », a-t-elle poursuivi.

Elle a également raconté, émue, comment la police avait pénétré, pour la première fois, dans l’appartement familial lorsqu’elle avait 10 ans.

« Pour terminer ce discours, je voudrais répéter quelque chose que mon père a dit un jour : La Russie mérite d’être libre et heureuse, et elle le sera. Et je le crois aussi fermement », a-t-elle dit.

Hillel Neuer, directeur de l’ONG UN Watch qui coorganise le sommet, a expliqué que l’opposant russe avait été choisi cette année en raison de son « courage extraordinaire et de ses efforts héroïques pour tirer la sonnette d’alarme sur les graves violations des droits humains du peuple russe par le régime de (Vladimir) Poutine ».

Alexeï Navalny, 45 ans, est revenu en Russie en janvier d’une convalescence en Allemagne après un grave empoisonnement dont il tient le président russe Vladimir Poutine pour responsable.

Il a été arrêté dès son arrivée et purge depuis fin février une peine de deux ans et demi de prison pour une affaire de fraude datant de 2014 qu’il dénonce comme une condamnation politique.