(Paris) La France rouvre ses terrasses et ses musées, l’Autriche ses restaurants, New York porte moins le masque : la population de plusieurs pays occidentaux a retrouvé mercredi un peu de liberté à la faveur d’un recul de l’épidémie, au contraire de l’Inde toujours plongée dans une crise sanitaire aiguë.

Après six mois de vie au ralenti, les Français peuvent à nouveau se restaurer ou boire un verre en terrasse, dans le respect d’une jauge de 50 % des capacités d’accueil et à six personnes par table. Les restaurants et cafés devront attendre le 9 juin pour accueillir des clients en salle.

« Un petit moment de liberté retrouvée » à Paris

Le président français Emmanuel Macron et son premier ministre Jean Castex ont pris mercredi matin un très médiatique café en terrasse pour illustrer, selon les mots du chef de l’État, « un petit moment de liberté retrouvée ».

PHOTO GEOFFROY VAN DER HASSELT, AGENCE FRANCE-PRESSE

Le président français Emmanuel Macron (à droite) et le Premier ministre français Jean Castex prennent un café à la terrasse d'un café de Paris.

« Aujourd’hui sincèrement je revis », a résumé Sylvie Champalle, 53 ans, attablée à une terrasse de Lyon.  

Cinémas, théâtres et musées français peuvent de nouveau aussi accueillir le public — masqué — avec des jauges maximales de fréquentation. Et le début du couvre-feu est retardé de deux heures, passant de 19 h à 21 h.

Cette levée partielle des restrictions a été décidée à la faveur d’une diminution de la circulation du virus, qui reste cependant élevée (environ 14 000 nouveaux cas par jour en moyenne), et d’une montée en puissance de la campagne de vaccination dans un pays où la pandémie a fait 108 000 morts.

Montrer patte blanche en Autriche

Le retour à la vie normale va encore plus loin en Autriche, où restaurants, hôtels et lieux de culture rouvrent totalement mercredi.  

Il faudra cependant montrer patte blanche à l’entrée des différents lieux, en effectuant un test sur place quand ce sera possible ou en présentant un résultat négatif, une preuve de vaccination ou d’anticorps.

Sur le plan européen, les représentants des 27 États membres se sont mis d’accord mercredi pour permettre l’entrée dans l’UE aux voyageurs de pays tiers ayant reçu les doses nécessaires de vaccins autorisés au niveau européen. Une mesure décidée à l’approche de la saison touristique estivale, cruciale pour de nombreux pays.

Quant au certificat sanitaire européen, qui vise à faciliter les déplacements dans l’UE pendant la saison touristique, les discussions doivent reprendre jeudi.

Moins de masques à New York

Après avoir été à l’épicentre de la pandémie au printemps 2020 et observé une extrême prudence face au coronavirus depuis des mois, New York marque mercredi la levée de nombreuses restrictions, notamment dans les restaurants.

La progression du taux de vaccination — plus de 60 % des New-Yorkais ont reçu au moins une dose — et la chute du taux de positivité à la COVID-19, désormais inférieur à 1,5 %, ont aussi poussé plusieurs grandes banques comme JPMorgan Chase ou Goldman Sachs à sonner la fin du télétravail généralisé.

À ces assouplissements s’est ajoutée l’autorisation faite aux personnes vaccinées de ne plus porter le masque, même en intérieur : après quelques jours d’hésitation, le gouverneur de l’État de New York a entériné cette autorisation des autorités fédérales, à partir de mercredi.  

Si certains en profitaient pour tomber le masque, d’autres continuaient à faire preuve de prudence.  

« Il est difficile de savoir exactement à quoi s’en tenir, c’est un peu énervant » confiait ainsi Miranda Maxwell, 41 ans, pleinement vaccinée. « Je continue à porter le masque quand il y a du monde, dans une rue animée par exemple, et bien sûr à l’intérieur ».  

Un « été de liberté » au Québec

Sortie de crise en vue également au Québec, l’une des provinces canadiennes les plus durement touchées par la COVID-19 : le premier ministre François Legault a annoncé mardi un « été de liberté » avec une levée graduelle des restrictions d’ici fin juin.  

Au Royaume-Uni, le gouvernement a lancé des essais cliniques, présentés comme les premiers dans le monde, sur la réponse immunitaire engendrée par une troisième dose de vaccin anti-COVID-19 en vue d’une campagne de rappels.  

Cet espoir des pays occidentaux, où la vaccination bat son plein, contraste avec la situation toujours aussi catastrophique en Inde, où les campagnes d’immunisation ont dû être stoppées dans plusieurs endroits en raison du passage du cyclone Tauktae, qui a fait au moins 55 morts.

La catastrophe en Inde

L’Inde, qui compte 1,3 milliard d’habitants, a dénombré mercredi un nouveau record de 4529 décès, et 267 334 contaminations en 24 heures, portant le bilan total à 25,5 millions de cas et 283 248 morts. Partout, les hôpitaux sont saturés, les personnels soignants à bout de force, l’oxygène et les médicaments manquent.

La situation est également préoccupante en Argentine, qui a enregistré mardi des nombres records de nouveaux cas (35 543) et de décès (745) pour une seule journée.

« Ne baissons pas les bras, nous savons que nous traversons des temps difficiles », a déclaré le président Alberto Fernandez qui a promis d’accélérer la vaccination.  

Au Japon, le président du CIO Thomas Bach s’est voulu rassurant en indiquant qu’au moins 75 % des résidents du village olympique des Jeux de Tokyo « ont déjà été vaccinés ou ont prévu de le faire » avant les JO, alors que nombre de Japonais redoutent que l’évènement mette davantage sous pression leur système de santé.

En Malaisie, un nombre record de cas a été enregistré mercredi (6075) et des hôpitaux sont proches de la saturation.

Le coronavirus a fait au moins 3,4 millions de morts depuis fin décembre 2019, selon un bilan établi mercredi par l’AFP.