(Londres) La police britannique a confirmé vendredi que le corps retrouvé dans l’enquête sur la disparition d’une Londonienne qui suscite une vive émotion au Royaume-Uni est bien celui de Sarah Everard, 33 ans.

Dans cette affaire, un suspect, un policier d’une quarantaine d’années, appartenant à une unité de la police de Londres chargée de protéger les représentations diplomatiques, a été arrêté mardi et se trouvait toujours en garde à vue vendredi, soupçonné de meurtre.

« Le corps a été retrouvé et une identification formelle effectuée. Je peux confirmer qu’il s’agit du corps de Sarah Everard », a annoncé le commissaire adjoint Nick Ephgrave, lors d’une brève déclaration devant Scotland Yard. La découverte avait été faite dans un bois du Kent (sud-est de l’Angleterre).

Sarah Everard, 33 ans, avait rendu visite à des amis à Clapham, dans le sud de Londres, et rentrait chez elle à Brixton, à environ 50 minutes de marche, lorsqu’elle a disparu vers 21 h 30 le 3 mars.

Sa disparition et les recherches qui ont suivi ont choqué et ému de nombreuses femmes s’identifiant à la trentenaire.

Dans un tweet jeudi, le premier ministre Boris Johnson s’était dit « choqué et attristé » par cette affaire, et avait appelé à « travailler rapidement pour trouver toutes les réponses à cet horrible crime ».

Le policier accusé de meurtre a dû recevoir des soins à l’hôpital pour une blessure subie alors qu’il se trouvait seul dans sa cellule, a indiqué la police.  

Il est également soupçonné d’exhibition sexuelle.  Saisie, la police des polices (IOPC) a indiqué jeudi qu’elle déterminerait si les forces de l’ordre avaient traité de manière « appropriée » ces faits, qui auraient eu lieu le 28 février, quelques jours avant la disparition de Sarah Everard, dans un fast-food londonien.

Dans un communiqué de la police, la famille de Sarah a décrit une jeune femme « forte », « enjouée et belle », « gentille et attentionnée », et appelé le public à fournir toute information susceptible d’aider l’enquête.

Contestant la lecture des règles en vigueur contre le coronavirus faite par la police, qui refuse que se tienne le rassemblement, les organisatrices ont saisi la justice vendredi, sans obtenir gain de cause.

Le juge a refusé de se prononcer sur la question du droit de se rassembler selon les règles en vigueur pour lutter contre la pandémie, en vertu desquelles la police a rappelé aux organisatrices qu’elles risquent une amende de 10 000 livres sterling (11 600 euros).

Dans un tweet vendredi soir après le jugement, le mouvement « Reclaim These Streets » a affirmé être en discussion avec la police pour « confirmer comment l’évènement peut se tenir d’une manière qui soit proportionnée et sûre, notre priorité numéro 1 ».

De son côté, la police londonienne a souligné dans un communiqué que son message aux personnes qui voudraient participer était de « rester chez soi » ou de trouver une « manière alternative sûre » d’exprimer son point de vue.

S’il « comprend totalement la force » de l’émotion suscitée par cette affaire, Boris Johnson a appelé la population à respecter les règles face à la pandémie, a déclaré vendredi son porte-parole.

Confiné depuis plus de deux mois, le Royaume-Uni commence à peine à assouplir très progressivement certaines restrictions. Le coronavirus y a fait plus de 125 000 morts, le plus lourd bilan en Europe.