(Rome) Le pape émérite Benoît XVI a souligné le huitième anniversaire de sa démission historique en répétant, lors d’une entrevue publiée lundi, qu’il a quitté en toute connaissance de cause qu’il n’y a « qu’un seul pape », François.

Benoît XVI a parlé au quotidien de premier plan Corriere della Sera pour à nouveau tenter de faire taire ceux de ses partisans les plus conservateurs qui prétendent que l’élection de François en 2013 était illégitime et que Benoît XVI demeure pape.

Benoît XVI, qui aura 94 ans le mois prochain, a lancé un appel à « certains de mes amis les plus 'fanatiques' » qui demeurent ulcérés par une démission qui a ouvert la porte à un pontificat très différent sous François : moins doctrinaire et plus axé sur le rôle que doit jouer l’Église auprès des pauvres et des marginaux.

« Ça a été une décision difficile. Mais je l’ai prise en toute conscience et je pense que c’était la bonne », aurait dit Benoît XVI au quotidien.

Dans ses commentaires — qui, selon le Corriere della Sera, ont été en partie articulés par le secrétaire de longue date de Benoît XVI, monseigneur Georg Gaenswein — le pape émérite évoque certaines des « théories du complot » auxquelles ses partisans attribuent erronément sa démission : le scandale « Vatileaks » de 2012 qui a mené à la divulgation de ses papiers privés ; le scandale des prêtres homosexuels au Vatican ; ou le scandale associé à sa réhabilitation d’un évêque négationniste.

« Ils ne veulent pas croire à un choix pris en toute connaissance de cause, aurait dit Benoît XVI. Mais ma conscience est tranquille. »

Benoît XVI, un théologien allemand qui a été pape pendant huit ans, a ébranlé la planète quand il a annoncé sa démission le 28 février 2013, devenant le premier pape en 600 ans à quitter son poste. Il avait expliqué à ce moment ne plus avoir l’énergie nécessaire. Il a passé sa retraite essentiellement en réclusion dans un ancien monastère dans les jardins du Vatican.

Certains conservateurs et traditionalistes qui s’ennuient du pontificat doctrinaire de Benoît XVI ont avancé plusieurs arguments pour contester la légitimité de François, comme la formulation latine utilisée par Benoît XVI pour annoncer son départ.