(Paris) Décider d’un boycottage purement diplomatique, mais pas sportif des Jeux olympiques d’hiver de Pékin serait une mesure « toute petite et symbolique », a estimé jeudi le président Emmanuel Macron.

« Il faut être clair, soit on dit “on fait un boycottage complet, on n’envoie pas d’athlète”, soit on dit “on essaie de réengager les choses et d’avoir une œuvre, une action utile comme toujours à l’international” », a déclaré Emmanuel Macron en conférence de presse, alors que la France a dit qu’elle prendrait une décision à l’unisson avec l’Union européenne.  

Avec les partenaires européens et en lien avec le Comité international olympique (CIO), « on verra la décision qu’il convient de prendre dans les prochaines semaines », a-t-il dit lors de sa conférence de presse consacrée à la prochaine présidence française de l’UE.

Les États-Unis et certains de ses plus proches alliés, le Canada, l’Australie et le Royaume-Uni, ont décidé d’un « boycottage diplomatique ». Ils accusent Pékin de fouler au pied les droits de l’homme, notamment dans sa région à majorité musulmane du Xinjiang (Nord-Ouest), déclenchant la fureur du régime chinois qui a averti qu’ils en paieraient « le prix ».  

Emmanuel Macron a semblé vouloir placer la question d’un éventuel boycottage dans le contexte de l’affaire Peng Shuai, cette joueuse de tennis chinoise qui avait accusé un ancien haut dirigeant chinois de lui avoir imposé une relation sexuelle et qui avait disparu des radars pendant plusieurs semaines.

« Je préfère qu’on travaille avec le Comité international olympique pour évidemment que les chartes de protection des athlètes, compte tenu de ce qui s’est passé ces dernières semaines, soit maintenues et pour que véritablement on aide le Comité international olympique à faire ce travail avec la Chine pour que tous les athlètes soit protégés », a déclaré Emmanuel Macron.

« Mais je pense qu’il ne faut pas politiser ce sujet surtout si c’est pour prendre des mesures toutes petites et symboliques », a-t-il ajouté.

La France avait annoncé mardi que la décision serait prise au niveau européen. Cette position a été rappellée jeudi par le ministre des Affaires étrangères Jean-Yves Le Drian après une déclaration intempestive du ministre de l’Éducation nationale et des Sports Jean-Michel Blanquer qui avait dit qu’il n’y aurait pas de boycottage.

Les JO sont prévus du 4 au 20 février, mais du fait des restrictions imposées par la Chine à l’entrée des étrangers au nom de la lutte contre la COVID-19, peu de responsables politiques mondiaux devraient faire le déplacement de Pékin.  

À l’exception notable du président russe Vladimir Poutine qui a accepté l’invitation de son homologue chinois Xi Jinping.

Les États-Unis et la Chine, les deux principales puissances mondiales sont en pleine rivalité et tentent chacune de leur côté de resserrer les rangs derrière elles. Certains pays, comme la France, estimant qu’il ne faut pas tomber dans cette dualité.