(Moscou) Le Kremlin a indiqué lundi ne pas s’attendre à une « percée » lors de l’entretien virtuel entre le président russe Vladimir Poutine et son homologue américain Joe Biden prévu mardi, en plein pic de tensions entre Moscou et Washington.

« Il est difficile de s’attendre à une percée de ces négociations », a déclaré le porte-parole du Kremlin, Dmitri Peskov, cité par les agences de presse russes, en estimant qu’il était peu peu probable de mettre de l’ordre dans « les écuries d’Agias » des relations bilatérales « en quelques heures » d’entretien.

« Allons espérer au moins que les deux dirigeants pourront faire part l’un à l’autre de leurs préoccupations, formuler ces préoccupations de manière claire et y répondre », a-t-il ajouté.

« Même si nos relations bilatérales sont toujours dans un triste état, il y a une animation dans certains domaines, un dialogue qui commence », a encore déclaré M. Peskov.

Selon lui, « même si ce dialogue n’aboutit pas pour l’heure à l’unisson des positions, des accords, c’est toujours mieux de communiquer ».

Cet entretien en visioconférence entre MM. Poutine et Biden est très attendu notamment en raison des tensions accrues autour de la situation en Ukraine.

Le président américain et son homologue russe se sont déjà parlé au téléphone en janvier, avril et juillet, et se sont vus en chair et en os à Genève en juillet dernier.

Ils utilisent cette fois un autre format, celui de la visioconférence « sécurisée », a précisé la Maison-Blanche.

Joe Biden s’était déjà entretenu récemment par écrans interposés avec le président chinois Xi Jinping.

Le président américain n’a jamais mâché ses mots concernant Vladimir Poutine, doutant que ce dernier ait une « âme » et le qualifiant même de « tueur » en public.

Il se veut aussi le champion de la démocratie dans le monde, une position difficile à tenir si les États-Unis ferment les yeux sur une nouvelle attaque de l’Ukraine par la Russie.

Mais le démocrate de 79 ans espère également, ou tout du moins espérait jusqu’ici, établir une relation « stable et prévisible » avec la Russie.

Vladimir Poutine tient lui à affirmer la Russie comme une puissance dans le jeu géopolitique mondial, aujourd’hui dominé par la rivalité entre Chine et États-Unis.

L’Ukraine et ses alliés accusent la Russie d’avoir massé des troupes et des blindés à sa frontière en prévision d’une attaque.

Moscou a plusieurs fois nié toute velléité belliqueuse et a accusé les pays occidentaux de multiplier les « provocations », notamment en menant des exercices militaires en mer Noire, un espace que la Russie considère comme son pré carré.

L’Ukraine est déchirée depuis 2014 par une guerre qui a fait plus de 13 000 morts entre Kiev et des séparatistes prorusses dans l’est du pays, que la Russie est accusée par les Occidentaux de soutenir. Le conflit a démarré après l’annexion par la Russie de la péninsule de Crimée.