(Paris) Les adhérents des Républicains ont commencé par voter mercredi pour désigner leur candidat à la présidentielle, ouvrant un scrutin de quatre jours et à deux tours qui s’annonce serré.

Michel Barnier, Xavier Bertrand, Éric Ciotti, Valérie Pécresse et l’outsider Philippe Juvin se présentent à ce congrès de LR, dont le vainqueur sera connu samedi à 14 h 30 (11 h 30 HNE).

À 17 h (midi HNE) mercredi, le taux de participation atteignait 52,8 %, ce qui d’ores et déjà dépasse le niveau du précédent congrès de septembre.

Michel Barnier, Valérie Pécresse et Xavier Bertrand ont affiché sur les réseaux sociaux des photos d’eux en train de voter lors de ce scrutin électronique.

Le premier tour s’achèvera jeudi à 14 h. Le second opposant les deux finalistes aura lieu de vendredi 8 h à samedi 14 h. Un entre-temps bref : « On n’a pas envie qu’il y ait du sang sur les murs. On ne veut pas de tractations, de couteaux sous la gorge, il faut que ça aille vite et bien », a affirmé le porte-parole du parti Gilles Platret à BFMTV.

La majorité des fédérations ont aussi ouvert un point de vote physique en soutien des adhérents.  

À celle de Pegomas (Alpes-Maritimes), plusieurs adhérents étaient venus voter dès mercredi matin, comme Paul Zotier qui « ne dispose toujours pas de l’internet » chez lui. « C’est vrai qu’il y avait pas beaucoup de différence » entre les candidats, « cela a été très difficile, j’y ai pensé hier puis toute la nuit, ce (mercredi) matin j’ai pris la décision de celui que je pense être le meilleur », dit à l’AFP un autre militant, Henri Formica.

Côté pratique, le parti a tout fait pour sécuriser le processus, confié à la plateforme Néovote : « Chaque électeur doit fournir un numéro de portable, une adresse mail et une adresse postale pour pouvoir voter », selon le président de LR Christian Jacob.

Le vote s’annonce très ouvert, chacun des quatre « gros » candidats pouvant prétendre au second tour, d’autant que l’approche du congrès a attiré de nouveaux adhérents.

Au total, 140 000 personnes pourront voter, très loin des quelque 4 millions d’électeurs de 2016, mais il s’agissait alors d’une primaire ouverte où chacun, moyennant 2 euros et une profession de foi, pouvait voter.

Distancés par Macron et l’extrême droite

Avant la fin de la campagne officielle, mardi soir, les candidats avaient eu une dernière occasion d’exposer leurs programmes lors d’un débat télévisé et de tenter de faire oublier l’irruption d’Éric Zemmour dans la campagne.

« Il n’a pas la stature pour rassembler les Français », a lancé Xavier Bertrand, tandis que Michel Barnier estimait qu’« il faut du sérieux, de la dignité, du respect ». Valérie Pécresse a raillé la « fébrilité » du polémiste d’extrême droite, qu’elle oppose à une droite « de retour ».

Si cette candidature d’Éric Zemmour n’est pas une surprise, la date semble avoir été choisie à dessein pour parasiter le scrutin LR, d’autant que le candidat identitaire tiendra une assemblée électorale dimanche au théâtre Zénith, à Paris, au lendemain des résultats du congrès.

Le parti Les Républicains doit aussi convaincre alors qu’une partie de son électorat pourrait être tentée de voter pour le président Emmanuel Macron : mercredi, le maire de Nice Christian Estrosi, qui a claqué la porte du parti en mai, a rejoint Horizons, le mouvement de l’ancien premier ministre Édouard Philippe (ex-LR lui aussi) qui s’inscrit dans la majorité présidentielle. C’est « la seule organisation » pouvant « légitimement revendiquer l’héritage du RPR, de l’UMP et des Républicains », s’est justifié M. Estrosi.

LR reste distancé dans les sondages par Emmanuel Macron et l’extrême droite, mais espère qu’une dynamique s’enclenchera une fois son candidat désigné.

Pas de différences « insurmontables »

À l’approche du scrutin, les réunions publiques, interviews et annonces de soutien se sont multipliées, chacun jetant ses dernières forces dans la bataille pour tenter de convaincre les indécis, en jouant chacun sa carte : rassemblement pour Xavier Bertrand, compétence pour Valérie Pécresse, sérieux pour Michel Barnier, rupture pour Éric Ciotti…

Le quatrième et dernier débat a aussi été l’occasion de parler de leur programme au-delà de l’immigration et de l’insécurité qui ont dominé la campagne.

Michel Barnier a ainsi prôné une « grande politique familiale », Xavier Bertrand une aide au logement pour les soignants en zone tendue, Valérie Pécresse le recrutement de 25 000 soignants, et Philippe Juvin l’obligation de passer un an dans les déserts médicaux.

« Il y a peut-être des différences entre nous, mais rien n’est insurmontable », a affirmé Michel Barnier, malgré quelques piques feutrées à Valérie Pécresse.