(Paris) Rappel de vaccin dès 18 ans et obligatoire pour que le passeport sanitaire reste valide : le gouvernement français intensifie la pression sur les non-vaccinés pour contrer la cinquième vague de l’épidémie de COVID-19, sans envisager de confinement à ce stade.

Le rappel (le plus souvent une troisième dose) sera ouvert « à compter de ce samedi » pour tous les majeurs, cinq mois après leur dernière injection, a annoncé jeudi le ministre de la Santé Olivier Véran, lors d’une conférence de presse destinée à détailler les mesures de lutte contre le rebond de l’épidémie.

Ce rappel ne concernait pour l’instant que les plus de 65 ans, les personnes à risques de forme grave et les soignants, et se faisait six mois après la dernière injection et non cinq.

À partir du 15 décembre pour les plus de 65 ans et du 15 janvier pour les 18-64 ans, la dose de rappel sera obligatoire pour que le passeport sanitaire reste valide.

Cela ne veut pas dire que l’injection devra forcément avoir été faite avant ces dates, qui correspondent simplement à l’entrée en vigueur du mécanisme : cela signifie qu’à compter de ces dates, le passeport de ces personnes sera désactivé si elles n’ont pas eu une dose de rappel au maximum sept mois après la dernière injection.

Masques

Dans la foulée de ces annonces, les prises de rendez-vous ont bondi. « Depuis midi, plus d’un demi-million de Français, rien que sur Doctolib, ont pris rendez-vous pour les prochains jours », a indiqué Olivier Véran sur le plateau de TF1, en soirée. « Il y a plus de 1000 centres (de vaccination) aujourd’hui ouverts, nous allons en rouvrir 300 ».

Contrainte supplémentaire pour les non-vaccinés, la durée de validité des tests négatifs ouvrant droit au passeport sanitaire va passer de 72 à 24 heures.

Au-delà du vaccin, les autorités insistent sur l’importance des gestes barrières pour endiguer cette vague qualifiée de fulgurante : masques, aération, lavage des mains, etc.

Les règles sont également durcies. Le masque va redevenir obligatoire « partout en intérieur » dans les lieux recevant du public, y compris là où le passeport sanitaire est réclamé (restaurants, cinémas, discothèques…).

« Le passeport sanitaire et le masque, si ça peut nous éviter le pire, on y va ! », a réagi auprès de l’AFP Didier Chenet, président du GNI, le syndicat patronal des indépendants de l’hôtellerie restauration.

À rebours de ces durcissements, le ministre de l’Éducation nationale, Jean-Michel Blanquer, a annoncé qu’il n’y aurait plus de fermeture de classe dans les écoles primaires dès le premier cas de COVID-19 détecté chez un élève. Seuls ceux testés positifs seront isolés.

« Notre boussole reste la priorité d’une école ouverte », a souligné M. Blanquer, en indiquant que 8500 classes étaient fermées mercredi, contre 4100 le 19 novembre.

Enfants et vaccin

À terme, l’autre changement majeur pour les élèves du primaire pourrait être l’ouverture de la vaccination, après l’approbation du vaccin de Pfizer pour les 5-11 ans par l’Agence européenne du médicament (EMA).

La France y réfléchit et Olivier Véran a saisi le Comité national d’éthique (CCNE) ainsi que la Haute autorité de santé (HAS). « Dans tous les cas, cette vaccination, si elle était décidée en France, ne commencerait pas avant le début de l’année 2022 », a dit le ministre de la Santé.

Si cette cinquième vague est « sans conteste plus forte, plus longue que […] celle de cet été », il n’est envisagé à ce stade « ni confinement, ni couvre-feu, ni fermeture anticipée de commerces, ni restrictions de déplacement », a tenté de rassurer M. Véran en conférence de presse.

« Il ne s’agit plus d’enfermer, il ne s’agit plus d’utiliser les méthodes que nous avions il y a un an, quand nous n’avions pas le vaccin », a de son côté déclaré le président Emmanuel Macron, en visite en Croatie.

Le nombre de cas augmente très rapidement en France depuis plusieurs jours, atteignant 33 464 nouvelles contaminations jeudi, au plus haut depuis fin avril.

Pour le moment, la flambée des contaminations ne s’accompagne pas d’un envol des hospitalisations, malgré une hausse ces derniers jours. Le gouvernement met cela sur le compte d’un fort taux de vaccination par rapport à d’autres pays européens.