(Paris) Les activités nucléaires iraniennes pointées mercredi dans deux rapports de l’Agence internationale de l’énergie atomique (AIEA) sont « très préoccupantes », a déclaré jeudi la diplomatie française.

Les conclusions de l’AIEA, qui font état d’une nette augmentation du stock d’uranium hautement enrichi de l’Iran, établissent aussi un « grave manque de coopération » de Téhéran avec l’Agence, a relevé la porte-parole du Quai d’Orsay.

L’Iran doit « reprendre le chemin d’une coopération qui permette à l’Agence de s’acquitter pleinement de sa mission » et « revenir sans délai au respect de tous ses engagements » nucléaires, a souligné Anne-Claire Legendre.

Le Conseil des Gouverneurs de l’AIEA, qui se réunit la semaine prochaine, juste avant la reprise des négociations sur le nucléaire iranien, « doit permettre d’envoyer un message fort à l’Iran en ce sens », a-t-elle ajouté.

L’Iran a significativement augmenté ces derniers mois la quantité d’uranium hautement enrichi produite, en violation des engagements pris dans le cadre de l’accord international de 2015 encadrant son programme nucléaire, affirme l’AIEA.

Selon des estimations de début novembre, Téhéran a ainsi porté son stock d’uranium enrichi à 60 % (soit bien au-delà de la limite autorisée de 3,67 %) à 17,7 kg contre 10 kg fin août. Celui enrichi à 20 % est passé de 84,3 kg à 113,8 kg.

Après cinq mois de suspension, les négociations entre Téhéran et les autres pays encore parties à l’accord de 2015 (Allemagne, Chine, France, Royaume-Uni, Russie) doivent reprendre le 29 novembre à Vienne pour tenter de relancer ce pacte historique.  

Les États-Unis, qui se sont retirés unilatéralement de l’accord en 2018 et ont rétabli ensuite les sanctions contre l’Iran, participeront de manière indirecte aux discussions.

En retour, Téhéran s’est progressivement affranchi des engagements pris dans cet accord.