(Londres) Englué comme son Parti conservateur dans un scandale de favoritisme, le premier ministre britannique Boris Johnson a proposé mardi de réformer le code de conduite des députés afin de leur interdire d’être payés comme consultants ou lobbyistes.

Cette proposition de modification des règles intervient après de nombreuses révélations sur des activités de lobbying de députés conservateurs ou de seconds emplois très rémunérateurs exercés par ces derniers malgré leur mandat électoral.

« Le rôle premier d’un député est, et doit être, de servir ses administrés et de représenter leurs intérêts au Parlement », a indiqué Boris Johnson dans une lettre adressée au président de la Chambre des communes, la chambre basse du Parlement, et publiée sur son compte Twitter.  

À cette fin, il a dit soutenir des propositions formulées en 2018 par un organisme sur les normes de la vie publique visant à interdire aux députés toute activité de consultant ou de lobbyiste. Il s’agit aussi d’assurer que toute activité parallèle exercée par un député n’entrave pas ses tâches parlementaires.  

Cela permettrait de garantir que les députés contrevenant à ces règles fassent l’objet d’une enquête et soient sanctionnés par les autorités disciplinaires existantes, a ajouté le dirigeant conservateur.

Boris Johnson a appelé à un soutien transpartisan pour cette réforme, à la veille d’une motion soumise au vote de la Chambre des communes par le Parti travailliste d’opposition visant aussi à interdire les postes rémunérés d’administrateurs et les rôles de consultants.

« Il est impératif que nous placions la réputation de la Chambre des communes au-dessus de tout soupçon », a expliqué un porte-parole du premier ministre, soulignant toutefois que ce dernier n’était pas favorable à une interdiction pure et simple des seconds emplois.

Le premier ministre mène grand train

Lui-même confronté à des questions concernant de luxueuses vacances à l’étranger ou la rénovation coûteuse de son appartement de fonction, Boris Johnson avait indigné l’opposition et une partie de sa majorité, début novembre, pour avoir voulu modifier les règles parlementaires afin d’éviter des sanctions à un député tory pour ses activités de lobbying. Il avait dû faire machine arrière.  

La presse a depuis multiplié les révélations concernant des emplois parallèles très rémunérateurs, autorisés s’ils sont déclarés. Mais, selon les médias, certains ont utilisé des ressources parlementaires (bureaux, téléphone) dans ce cadre, une pratique illégale.

Le Parti conservateur s’est vu aussi reprocher d’avoir accordé des sièges à la Chambre des Lords, où les membres sont nommés et non élus, à de généreux donateurs.  

Le chef des travaillistes, Keir Starmer, a réclamé mardi une « enquête indépendante », dénonçant des « pratiques habituelles » chez les tories.