(Paris) Une tribune de soutien de 200 élus pour la pousser à se présenter, un rassemblement en juillet à Villeurbanne : la mairesse socialiste de Paris Anne Hidalgo fait un pas de plus vers la présidentielle de 2022.

Dans une tribune publiée mercredi soir et intitulée « Nous c’est Anne ! », des élus de gauche appellent l’édile parisienne à annoncer sa candidature à l’Élysée en 2022.  

Parmi ces soutiens, des maires socialistes de grandes villes, de villes moyennes, de villes rurales, des parlementaires, des présidents de conseils départementaux et régionaux.  

« Il y a une appétence autour de cette potentielle candidature, et l’idée est d’en faire une évidence le moment venu », confirme à l’AFP le sénateur PS Patrick Kanner, qui a contribué à cette tribune.

Une nouvelle gauche écolo

Selon lui, après les régionales, qui « ont été plutôt une bonne séquence » pour le Parti socialiste, « on ne pouvait pas rester longtemps sans potentiel candidat ».

« Cela fait plusieurs mois que nous travaillons, les maires, les élus […] à la reconstruction d’une offre de gauche, du réel, qui agit, qui a fait sa conversion écologique, mais qui n’a pas oublié ses fondamentaux », explique Mathieu Klein, le maire de Nancy. Anne Hidalgo « est capable d’incarner ces valeurs », estime-t-il.

« Anne Hidalgo peut incarner ce que beaucoup d’électeurs de gauche attendent ; concilier les enjeux écologiques, c’est une des maires les plus engagées sur le climat, mais aussi sociaux », comme « les salaires, le logement, le travail », renchérit Michael Delafosse, maire de Montpellier, en entrevue à Franceinfo.  

Johanna Rolland, mairesse de Nantes, souligne aussi sa « clarté sur les sujets liés à la République », « son idée de partir des territoires », et de « s’ouvrir à la société civile ». Pour elle, Anne Hidalgo a les qualités pour « rassembler la gauche et les écologistes ».

À moins de 10 % dans les sondages

Le congrès du PS est prévu en septembre, mais il n’y a « pas d’agenda imposé », et Anne Hidalgo, qui n’est « pas favorable à une primaire », devrait prendre sa décision « à l’automne », explique son entourage, car « l’idée c’est de construire, que les choses montent ».  

Et de voir si elle réussit à s’imposer dans les sondages, qui pour l’instant la créditent toujours de moins de 10 % des intentions de vote ? « Les sondages compteront pour une part, ils montreront si ça a imprimé », élude-t-on.

Mais Anne Hidalgo, « la mieux placée pour porter un projet alternatif de la gauche », est « une femme libre qui prendra sa décision en son for intérieur quand elle le voudra », insiste Jean-François Debat, maire de Bourg-en-Bresse.

Le Premier secrétaire du PS Olivier Faure, au départ plutôt favorable à une candidature d’union de la gauche, possiblement derrière les écologistes, défend lui aussi désormais la candidature de la mairesse de Paris : « Elle est celle qui a montré par sa rigueur, la façon dont elle gère la plus grande ville de France, qu’elle pouvait être » la candidate du PS, disait-il début juin.  

Mme Hidalgo avait déjà esquissé plusieurs pas vers une candidature. Elle a entamé depuis février une série de déplacements en régions, qui l’ont menée dans une quinzaine de villes, de Nancy à Montpellier, en passant par Quimper, Rennes, Clermont-Ferrand ou l’Ardèche. Un tour de France destiné à donner une assise plus nationale à l’élue, qui peut souffrir d’un déficit de notoriété en dehors de Paris et de l’Île-de-France. « On sent qu’il y a une attente sur le terrain », insiste Jean-François Debat.  

La mairesse de Paris va également rassembler, le 12 juillet à Villeurbanne, des élus et maires de gauche. Ce sera « une étape de travail sur le fond », a-t-elle expliqué mardi en entrevue à la chaîne LCI, promettant « des propositions très anglées sur l’égalité sociale, le logement », mais aussi « la question du travail et du salaire », ou « l’écologie comme moteur de transformation économique ».  

« La gauche a été très affaiblie en 2017. Les régionales, après les municipales, ont montré qu’elle était bien vivante, et que ça s’est incarné dans les territoires », explique le sénateur Rémi Féraud. « On est persuadé qu’il peut se passer quelque chose à gauche, mais avec les territoires, en étant porté par eux ».