(Erevan) Deux mercenaires syriens, capturés en novembre par les forces arméniennes lors du conflit au Nagorny Karabakh et accusés d’y avoir participé du côté de l’Azerbaïdjan, ont été condamnés mardi à la prison à vie pour « terrorisme », a annoncé le Parquet général arménien.

Selon l’acte d’accusation, les deux Syriens ont participé, au sein des forces azerbaïdjanaises et en échange d’une « compensation financière », à une « guerre agressive » déclenchée selon l’Arménie par les autorités azerbaïdjanaises fin septembre.

Leurs actes « visaient à détruire des civils qui n’ont pas participé directement aux combats » au Nagorny Karabakh, enclave séparatiste azerbaïdjanaise soutenue par l’Arménie, « et à leur infliger de graves blessures », selon la même source.

Un tribunal de Siounik (sud de l’Arménie) « les a condamnés aujourd’hui à la prison à vie pour terrorisme. Ils ont entièrement reconnu leur culpabilité », a indiqué à l’AFP la porte-parole du Parquet général, Arevik Khatchatrian.

Au total, une trentaine de mercenaires issus de « groupes terroristes internationaux » sont accusés d’avoir participé à ce conflit et recherchés par la justice arménienne, selon le Parquet.  

La guerre au Nagorny Karabakh, une région indépendantiste à majorité arménienne, mais reconnue par la communauté internationale comme faisant partie de l’Azerbaïdjan, a repris activement en septembre 2020.

Le cessez-le-feu, négocié par le président Vladimir Poutine après six semaines de combats ayant fait plus de 6000 morts, a impliqué d’importantes pertes territoriales pour la partie arménienne et le déploiement de forces de paix russes.

Si l’Arménie garde l’essentiel du Nagorny Karabakh, elle a dû céder la ville symbolique de Choucha ainsi qu’un glacis de territoires azerbaïdjanais entourant la région.

Pendant et après ce conflit, Bakou et Erevan se sont mutuellement accusés de crimes de guerre.

La Turquie, qui soutient fermement Bakou, a été accusée elle d’envoyer des mercenaires proturcs de Syrie se battre du côté de l’Azerbaïdjan, ce qu’elle dément.