(Paris) Le président Emmanuel Macron présentera vendredi « les perspectives » de « sortie progressive » des mesures de restrictions contre la COVID-19 en France, une tâche rendue complexe par une troisième vague qui tarde à refluer franchement, a annoncé mercredi le premier ministre Jean Castex.

Cette levée des restrictions « sera progressive à mesure que la campagne de vaccination se déploie », a souligné Jean Castex, alors qu’Emmanuel Macron avait déjà précisé lundi qu’elle se ferait « tout doucement » à « partir du début du mois de mai ».

Pour l’heure, restaurants et bars, lieux culturels comme les théâtres et les cinémas, salles de sport et commerces jugés non essentiels sont fermés sur tout le territoire.  

Emmanuel Macron a choisi de s’exprimer dans la presse quotidienne régionale et non à l’occasion d’une allocution télévisée solennelle comme il l’a fait à plusieurs reprises depuis le début de la crise, selon plusieurs médias régionaux.

Les écoles primaires ont rouvert lundi, mais sont soumises à la règle stricte d’une fermeture de classe dès le premier cas positif. La semaine prochaine, ce devrait être au tour des collèges et des lycées, avec des jauges. La fin de l’interdiction de déplacements entre régions ou des limites à 10 ou 30 km sera levée.

Avec environ 30 000 cas positifs par jour en moyenne et près de 6000 malades de la COVID-19 toujours hospitalisés dans les services de réanimation, les indicateurs sanitaires restent dégradés en France. Mercredi, 324 nouveaux décès de malades de la COVID-19 ont été comptabilisés dans les hôpitaux.

Le nombre de malades de la COVID-19 hospitalisés est lui repassé mercredi sous la barre des 30 000, pour la première fois depuis début avril.

« Nous voyons une tendance à la baisse qui est plus lente qu’en novembre » et dont l’impact « ne se traduit encore que très timidement dans l’évolution du nombre de malades en réanimation », a résumé M. Castex.

« Les données nous indiquent qu’on a passé un pic, plus ou moins au début du mois d’avril, et on est en descente, mais cette descente est assez lente », a confirmé sur RTL l’épidémiologiste et directrice de recherche à l’INSERM, Vittoria Colizza.

Dans ce contexte, la cadence de la vaccination reste un enjeu crucial pour le gouvernement, confronté à des demandes de plus en plus pressantes d’anticiper l’ouverture, fixée pour l’instant au 15 mai, des injections aux 50-55 ans sans condition de comorbidité.  

Une pression relancée par le constat que des rendez-vous restent libres dans certains grands centres de vaccination, comme au Stade de France.

C’est « prématuré » à ce stade, a répondu M. Castex, sans toutefois fermer la porte « à un élargissement des publics » s’il se confirmait qu’un « certain nombre de rendez-vous » disponibles n’étaient « pas honorés ».

À l’heure actuelle, la vaccination est ouverte à environ 25 millions de personnes, dont notamment les résidents des maisons de retraite médicalisées, les plus de 55 ans, les 50-54 ans les plus fragiles et certaines professions ou personnes vulnérables.

Selon les derniers chiffres officiels, 14,9 millions de personnes ont reçu au moins une injection, dont plus de 6 millions ont été complètement vaccinées avec leurs deux doses (soit 9 % de la population totale et 11,5 % de la population majeure).

La pandémie du nouveau coronavirus a officiellement fait plus de 103 600 morts en France.