(Londres) Le vaccin anti-COVID-19 du laboratoire américain Moderna a commencé à être utilisé mercredi au Royaume-Uni, au moment où des doutes apparaissent sur celui d’AstraZeneca, objet d’une enquête sur un éventuel lien avec la formation de caillots sanguins.

Une jeune femme de 24 ans, Elle Taylor, a été la première à être vaccinée avec le sérum de Moderna dans un hôpital de Carmarthen, au Pays de Galles.

« Je prends soin de manière bénévole de ma grand-mère donc c’est très important pour moi de me faire vacciner, comme ça je peux prendre soin d’elle convenablement et en toute sécurité », a-t-elle confié.

Deux vaccins, celui d’AstraZeneca/Oxford et celui de Pfizer/BioNtech étaient jusqu’à mercredi utilisés dans le cadre de la campagne de vaccination massive débutée début décembre dans le pays.

Le Royaume-Uni a commandé 17 millions de doses du vaccin Moderna. L’injection de deux doses étant nécessaire, cette commande permettra de vacciner 8,5 millions de personnes au Royaume-Uni.

« S’il vous plaît, venez vous faire vacciner dès que vous êtes contactés », a tweeté le premier ministre Boris Johnson, au moment où des inquiétudes entourent le vaccin d’AstraZeneca/Oxford après des signalements de caillots sanguins parmi les personnes vaccinées.

Jusque là, les autorités sanitaires et politiques britanniques ont défendu fermement le vaccin développé au Royaume-Uni face aux critiques.  

Mais des doutes apparaissent, notamment au sujet de la vaccination des plus jeunes alors que la plus grande partie des plus de 50 ans ont désormais reçu une première dose.

Dans l’attente de l’avis du MHRA, le régulateur britannique, l’université d’Oxford a annoncé mardi qu’elle suspendait les essais sur les enfants du vaccin contre la COVID-19 qu’elle a développé avec le laboratoire anglo-suédois.

Sept cas mortels de caillots sanguins ont été recensés au Royaume-Uni sur un total de 30 cas identifiés, avait indiqué samedi le régulateur. Au total, plus de 18 millions de doses du vaccin AstraZeneca ont été administrées dans le pays.

L’Agence européenne des médicaments (EMA) est également en train d’évaluer si le vaccin d’AstraZeneca/Oxford est lié à la formation de rares caillots sanguins.

Par précaution, plusieurs pays ont décidé de ne plus administrer ce vaccin en dessous d’un certain âge, comme la France, l’Allemagne et le Canada. La Norvège et le Danemark ont même suspendu son utilisation.

Les craintes liées au vaccin d’AstraZeneca risquent de nuire à la campagne de vaccination massive au Royaume-Uni, pays le plus endeuillé par la pandémie de coronavirus en Europe avec près de 127 000 morts.  

Trois adultes sur cinq ont déjà reçu une première dose de vaccin contre le coronavirus et l’objectif du gouvernement est de proposer une première dose de vaccin à tous les adultes d’ici fin juillet.  

Maggie Wearmouth, membre du Comité mixte sur la vaccination et l’immunisation (JCVI), a suggéré dans le Daily Telegraph qu’il pourrait être sage de « ralentir » le déploiement vers les plus jeunes « jusqu’à ce que nous soyons absolument certains ».  

La baisse du nombre de cas, d’hospitalisations et de décès liés à la maladie COVID-19 ces dernières semaines, sous l’effet conjoint du confinement et de la campagne de vaccination, a permis de lever très progressivement certaines restrictions. Une étape majeure se profile lundi en Angleterre avec la réouverture des commerces non essentiels et des terrasses des pubs et restaurants.