(Lyon) L’état de santé d’Alain Cocq, un Français de 57 ans atteint d’une maladie incurable ayant décidé de se laisser mourir pour réclamer le droit à « une fin de vie digne », se dégrade depuis vendredi, date à laquelle il a cessé tout traitement, a rapporté lundi à l’AFP sa mandataire.

Faute d’avoir été autorisé à commettre un suicide assisté, interdit en France, cet homme souffrant d’une maladie orpheline très douloureuse a arrêté toute alimentation et hydratation depuis trois jours.

« Comme il a arrêté de s’alimenter, il a vomi toute la journée hier (dimanche, NDLR) et souffre d’une déshydratation importante. Il alterne les phases de conscience et d’inconscience », a rapporté Sophie Medjeberg, vice-présidente d’une association de soutien aux handicapés, désignée par M. Cocq pour faire le lien avec les médias.

Mme Medjeberg a raconté à l’AFP que M. Cocq s’était dit malgré tout « serein » dimanche lors de leur dernier échange téléphonique. « Je compte sur toi ; le combat ne doit pas s’arrêter », a-t-il exhorté.

Alain Cocq qui souhaite dénoncer par ce geste les insuffisances de la loi sur la fin de vie en France comptait retransmettre son agonie en direct sur Facebook, mais le réseau social a bloqué la vidéo samedi midi.

Cloué au lit, il avait d’abord interpellé le président français Emmanuel Macron en lui demandant de l’aider à mourir et d’autoriser un suicide assisté par un médecin.

« Votre souhait est de solliciter une aide active à mourir qui n’est aujourd’hui pas permise dans notre pays », avait répondu le chef de l’État, tout en assurant le malade de son soutien et de son respect.

La loi sur la fin de vie, adoptée en 2016 en France, n’autorise la sédation profonde que pour les personnes dont le pronostic vital est engagé « à court terme ». Ce que M. Cocq ne peut prouver.

Alité à son domicile dijonnais, dans l’est de la France, le malade est entouré de quatre auxiliaires de vie, ainsi que de membres de sa famille, dont sa sœur et des amis très proches. « C’est vraiment pénible pour tout le monde, horrible et dommage d’en arriver là. On paye un lourd tribut pour notre cause », a insisté Mme Medjeberg.