(Nantes) Un train sanitaire qui a transporté depuis la ville de Strasbourg vingt patients gravement atteints de la COVID-19 pour soulager les hôpitaux de la région française du Grand Est est arrivé jeudi en fin de journée à Nantes (ouest), a-t-on appris auprès de la police française.

Lors de cette opération sans précédent en Europe, les wagons de ce train à grande vitesse (TGV) ont été transformés en unités de réanimation avec quatre malades et six soignants par voiture, notamment un médecin anesthésiste-réanimateur.

« Le train médicalisé SNCF transportant 10 patients alsaciens est en gare de Nantes. Mobilisation totale de nos services pour les escorter jusqu’au CHU (hôpital, NDLR) de Nantes », a indiqué dans un tweet la police, qui bloquait les accès aux abords de la gare.

À 18 h 05 locales, un photographe de l’AFP a vu deux ambulances quitter la gare depuis laquelle six patients doivent être transportés vers le centre hospitalier universitaire (CHU) de Nantes.

Les quatre autres seront acheminés par la route vers l’hôpital de la ville de La Roche-sur-Yon, à une centaine de kilomètres au sud de Nantes.

Avant Nantes, le train s’était arrêté dans la ville d’Angers un peu avant 16 h locales. Dix patients avaient alors été répartis entre les hôpitaux d’Angers et du Mans.

Tôt ce matin, les premières ambulances étaient arrivées à la gare de Strasbourg, principale ville d’Alsace, une région particulièrement touchée par l’épidémie.

Les premiers patients avaient ensuite été acheminés sur des civières et embarqués dans le TGV.

Le ministre français de la Santé, Olivier Véran, avait souligné en début de semaine que cette évacuation constituait une « première en Europe ».

« Cela n’a jamais été fait à cette échelle », a souligné François Braun, président de Samu Urgences sur le média France Info, depuis la gare de Strasbourg.

Le train est stable permettant d’effectuer « des gestes de réanimation extrêmement compliqués », a-t-il précisé.

Déclenchée pour soulager une des régions de France les plus touchées par la pandémie et ses hôpitaux saturés, cette opération pourrait être amenée à se répéter. Avec 506 morts recensés mercredi dans les établissements sanitaires du Grand Est en France, sur les 1331 décomptés dans les hôpitaux français, la région reste un des points noirs de l’épidémie en France.

« C’était une opération qui était potentiellement prévue suite aux attentats qui ont touché le pays il y a quelques années, ce moyen de transport avait été prévu dans ce cadre-là », a précisé le directeur de crise COVID-19 à l’Agence régionale de santé des Pays de la Loire, Benoit James.

D’autres opérations d’évacuation, via un Airbus de l’Armée de l’air ou par hélicoptère vers des hôpitaux en France ou en Allemagne limitrophe, ont déjà été conduites dans la région du Grand Est.