(Madrid) L’Espagne s’efforçait mercredi d’éviter une contagion depuis l’Italie après l’annonce en 24 heures de plusieurs cas de coronavirus venus de ce pays, avec lequel ses liens sont très étroits.

Seulement depuis lundi soir, 13 personnes ont été testées positives en Espagne et hospitalisées, dont au moins dix liées à l’Italie.  

Le dernier cas, annoncé mercredi soir par les autorités sanitaires des Canaries sur Twitter, est celui d’une résidente de l’île de la Gomera, ayant « séjourné en Italie » début février.

Cependant, un cas a été détecté en Andalousie (sud) sans que les autorités sachent comment il a pu surgir : celui d’un homme de 62 ans, hospitalisé depuis six jours à Séville, affirmant avoir été contaminé localement, sans avoir quitté l’Espagne.

L’homme dit n’avoir « eu aucun contact avec des étrangers » et « n’être pas allé dans des zones à risque », a rapporté le directeur de la Santé en Andalousie, José María de Torres.

« Les services de médecine préventive étudient l’origine de la contagion », a déclaré le gouvernement régional dans un communiqué.

Les autres cas ont tous présenté un lien avec l’Italie.

Alors que plus de 240 000 Italiens vivent en Espagne, les autorités espagnoles déconseillent les voyages dans les régions d’Italie touchées par l’épidémie, de même que dans les autres pays à risque.  

Elles imposent des tests aux voyageurs qui en reviennent et présentent des symptômes.

Quatre cas ont été enregistrés sur l’île de Tenerife, dans l’archipel des Canaries : il s’agit d’un couple de touristes italiens et de deux de leurs compatriotes avec lesquels ils voyageaient.  

Les quatre Italiens testés positifs « sont dans un bon état de santé depuis qu’ils ont été hospitalisés », a expliqué la ministre régionale de la Santé Teresa Cruz.

Par précaution, des centaines de touristes avaient été confinés dès mardi dans l’hôtel de Costa Adeje, à Tenerife, où avaient logé des Italiens contaminés.  

Tous les clients de l’hôtel –soit 723 personnes– ont été soumis au test du coronavirus, a expliqué Mme Cruz.  

Ceux qui ne présentent pas de symptômes sont libres d’aller et venir dans l’établissement.

Les premiers résultats des tests laissent à penser « que ce n’est pas une situation dans laquelle il a pu y avoir une transmission importante », a déclaré le chef du service d’épidémiologie du ministère de la Santé aux Canaries, Domingo Nunez.

Deux cas ont par ailleurs été détectés à Barcelone (nord-est) : une Italienne habitant dans cette ville et revenue d’un voyage en Italie il y a peu, ainsi qu’un Espagnol rentré récemment de Milan (Italie).

Deux autres cas ont été détectés dans la région de Madrid et un dans celle de Valence (Est) : ce sont également des personnes revenant d’Italie, selon les autorités locales, qui n’ont pas précisé leur nationalité.  

L’Espagne avait été jusqu’ici plutôt épargnée par le coronavirus, avec seulement deux premiers cas confirmés début février. Ces deux malades sont désormais guéris.

Face à cette recrudescence des cas, les autorités ont annoncé un renforcement des mesures de prévention.

« Toutes les personnes dans les hôpitaux présentant une maladie respiratoire au diagnostic et à la cause inconnus seront soumises à des tests pour confirmer ou écarter le virus », a déclaré mardi soir le ministre de la Santé Salvador Illa.

Toutes les personnes présentant des symptômes grippaux s’étant rendues dans les 14 derniers jours dans les zones à risque seront considérées comme des cas probables et devront se soumettre à des tests, a-t-il ajouté.

« L’Espagne a un système de santé solide, préparé pour faire face à la situation », a-t-il assuré.