(Oslo) Le gouvernement norvégien a donné mercredi son feu vert pour extrader le mollah Krekar vers l’Italie où ce prédicateur très controversé a été condamné à 12 ans de prison pour avoir dirigé un réseau djihadiste.

Accueilli en 1991 en Norvège en tant que réfugié, ce kurde irakien de 63 ans – Najumuddin Faraj Ahmad de son vrai nom – avait été arrêté en juillet 2019 juste après sa condamnation en son absence par le tribunal italien de Bolzano.

Son réseau projetait des attentats en Occident

La justice italienne l’avait reconnu coupable, en première instance, d’avoir dirigé le réseau djihadiste kurde, Rawti Shax, présumé lié à l’organisation État islamique (EI). Démantelé en 2015, ce réseau aurait projeté des attentats en Occident.

La justice norvégienne, y compris la Cour suprême, a depuis autorisé à trois reprises l’extradition demandée le 31 juillet 2019 par les autorités italiennes, et le gouvernement norvégien s’est aussi prononcé en ce sens mercredi.

« Le ministère estime que les conditions sont réunies pour une extradition », a indiqué la ministre de la Justice, Monica Maeland, dans une brève déclaration à la presse.

Menaces, appels au meurtre, menace à la sécurité nationale

Son extradition vers l’Italie retirerait en tout cas une épine du pied à la Norvège qui le considère comme une menace pour la sécurité nationale et cherche sans succès à l’expulser depuis 2003.  

Le mollah Krekar, qui figure sur les listes des personnes terroristes de l’ONU et des États-Unis, a passé plusieurs années dans les prisons norvégiennes dans des affaires de menaces et d’appels au meurtre.

Le mollah Krekar dispose maintenant de trois semaines pour interjeter un appel, qui a très peu de chances d’aboutir, devant le conseil des ministres. « Il y aura un appel. J’y travaille déjà », a dit à l’AFP Brynjar Meling, l’avocat du mollah.

« C’est un jour triste pour l’État de droit en Norvège et pour la ministre de la Justice Monica Maeland. C’est de toute évidence une décision erronée », a-t-il ajouté.

Selon l’avocat qui envisage aussi de saisir la Cour européenne des droits de l’Homme de Strasbourg, il n’y a aucune preuve que son client se soit rendu coupable d’« association de malfaiteurs terroriste ».