(Sarajevo) Les autorités bosniennes ont fermé un camp de fortune près de la frontière avec la Croatie, où la communauté internationale avait dénoncé des conditions de vie déplorables, transférant des centaines de migrants à Sarajevo.

Ce campement, ouvert en juin près de Bihac, dans le nord-ouest de la Bosnie, sur une ancienne décharge et près de terrains minés pendant la guerre des années 1990, avait été baptisé «la Jungle» car il était dépourvu des infrastructures les plus élémentaires. Les migrants y vivaient sous des tentes, sans eau ni électricité.

«Au total, 770 personnes ont été transférées vers Sarajevo à bord de quinze autocars», a déclaré Ale Siljdedic, porte-parole de la police du canton de Bihac.

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Les services municipaux et la Croix-Rouge étaient en train de démonter les tentes.

«Le camp de Vucjak a été entièrement évacué hier soir […] Le problème de Vucjak est maintenant réglé», a déclaré à la presse à Sarajevo le ministre bosnien de la Sécurité, Dragan Mektic.

Le camp avait été critiqué par Bruxelles, qui finance le fonctionnement de plusieurs centres de migrants gérés en Bosnie par l’Organisation internationale pour les migrations (OIM).

La commissaire aux droits humains du Conseil de l’Europe, Dunja Mijatovic avait parlé d’une «honte» pour la Bosnie en se rendant sur le site la semaine dernière, dénonçant le «pire» camp de migrants en Europe.

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Dunja Mijatovic

Sous la pression internationale, alors que les températures chutaient, les autorités ont décidé d’ouvrir un nouveau camp dans une ancienne caserne près de Sarajevo, mais loin de la frontière avec la Croatie, pays membre de l’Union européenne.  

L’aménagement du lieu n’est pas terminé mais la moitié des migrants de Bihac y ont été conduits dans la nuit, selon une source de l’OIM. Lorsque les travaux seront terminés d’ici deux semaines, la caserne pourra accueillir des centaines de migrants supplémentaires.  

L’autre moitié des migrants de Bihac ont été transportés jusqu’au centre d’accueil de Hadzici, près de Sarajevo.

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Il s’agit en majorité de jeunes hommes, ressortissants de pays asiatiques, nord-africains et du Proche-Orient.

«La réalité est que […] la Bosnie-Herzégovine est purement un pays de transit. Personne, et je ne crois pas avoir tort, personne ne veut rester ici. Les gens bougeront de nouveau quand il fera plus beau», a dit à la presse Peter Ven der Auweraert, responsable de l’OIM pour les Balkans.

La région de Bihac est devenue un cul-de-sac pour ces migrants qui traversent depuis deux ans la Bosnie, petit pays enclavé des Balkans, pour essayer de rejoindre l’Europe occidentale.

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Selon Ale Siljdedic, environ 3200 migrants se trouvent actuellement dans quatre camps gérés par l’OIM dans ce canton adossé à la frontière croate. Un millier d’autres vivent en dehors des camps, dans des logements privés ou des maisons et immeubles abandonnées.

Environ 8000 migrants sont actuellement bloqués en Bosnie, a précisé la semaine dernière Dunja Mijatovic.