(Moscou) L’Américano-britannique Paul Whelan, arrêté fin décembre à Moscou et accusé d’espionnage, a demandé publiquement jeudi le soutien du président américain Donald Trump.

« Monsieur le Président, nous ne pouvons pas préserver la grandeur de l’Amérique si nous ne défendons pas farouchement ses citoyens où qu’ils soient dans le monde », a déclaré M. Whelan, cité par les agences russes lors d’une audience devant un tribunal de Moscou qui a prolongé sa détention provisoire jusqu’au 29 août.  

« Tweetez vos intentions » à ce sujet, a-t-il ajouté à l’adresse du 45e président américain, très actif sur ce réseau social.  

M. Whelan, qui détient aussi la citoyenneté canadienne et irlandaise, a demandé aux « dirigeants d’Ottawa, Londres, Washington et Dublin » de lui venir en aide « à travers des déclarations publiques de soutien ». Il a également dénoncé un « kidnapping politique absurde » et des pressions visant à lui arracher des aveux en prison.

L’ex-Marine avait été arrêté le 28 décembre 2018 dans un contexte déjà lourd d’affaires de ce type entre la Russie et les Occidentaux.

Les services de sécurité russes (FSB) affirment l’avoir interpellé « pendant qu’il commettait un acte d’espionnage », ce qu’il dément. Il encourt une peine pouvant aller jusqu’à vingt ans de réclusion.

En février, son avocat avait affirmé que son client avait été piégé par une connaissance qui lui aurait transmis une clé USB contenant ce que Paul Whelan pensait être des photographies prises lors d’un séjour précédent en Russie en sa compagnie.

Certains observateurs estiment que son arrestation est liée à celle de Maria Butina en juillet 2018 à Washington et que Paul Whelan pourrait servir de monnaie d’échange.

Citoyenne russe, Maria Butina a été condamnée fin avril à 18 mois de prison par un tribunal de Washington pour avoir infiltré l’appareil politique américain à travers ses liens avec la NRA, le puissant lobby pro-armes.