Face aux ambitions « impérialistes » russes, neuf pays du flanc est de l'OTAN, réunis jeudi à Kosice, dans l'est de la Slovaquie pour marquer le 70e anniversaire de l'Alliance, se sont dits « fortement préoccupés » pour leur sécurité dans le contexte du conflit en Ukraine.

« Nous avons été unanimes sur le fait qu'aujourd'hui la renaissance des ambitions impérialistes de la Russie est un fait et nous devons y faire face de manière adéquate », a déclaré à la presse le président polonais Andrzej Duda.

Le danger venant du côté de la Russie « est réel, les événements en Géorgie en 2008 et la guerre en Ukraine en sont la meilleure preuve », a-t-il ajouté.

Les neuf membres de l'OTAN (Bulgarie, Hongrie, Pologne, République tchèque, Roumanie, trois pays baltes et Slovaquie) ont parlé en présence de son secrétaire général Jens Stoltenberg de leur sécurité et célébré le 20e ou le 15e anniversaire de leur adhésion à l'Alliance.

« Nous sommes confrontés aux dangers [...] les plus graves depuis une génération », ont écrit les chefs d'État des neuf pays dans leur communiqué final.

« Nous sommes aussi préoccupés » par la disparition du traité sur les armes nucléaires de portée intermédiaire (FNI) conclu en 1987 par Moscou et Washington et devenu la pierre angulaire pour la sécurité en Europe.

Ce format dit des « neuf pays de Bucarest » avait été initié en Roumanie en 2014 en réaction à l'aggravation du conflit en Ukraine.

« Nous avons des événements à célébrer. Mais en même temps, nous ne pouvons nous permettre de baisser la garde. Le monde est plus complexe et imprévisible que jamais », a de son côté déclaré M. Stoltenberg. « Le seul moyen de faire face à un monde plus imprévisible est de rester forts, de rester unis et de continuer à s'adapter ».

« Nos partenaires baltes nous ont parlé des angoisses ressenties par leurs sociétés qui voient ce qui se passe en Ukraine, en mer Noire ou en mer Baltique », a souligné l'hôte du sommet, le président slovaque Andrej Kiska.

Le président Duda a appelé pour sa part à une politique « des portes ouvertes » de l'Alliance vis-à-vis de la Géorgie, de la Moldavie, de l'Ukraine et de la Macédoine.