L'Union européenne a annoncé mardi être « en pourparlers » avec l'administration américaine après la rétrogradation du statut de sa représentation à Washington, une mesure considérée comme un mauvais coup porté aux relations transatlantiques.

L'Union européenne est une organisation internationale, mais depuis 2016, elle a protocolairement le statut d'un État membre aux États-Unis et son chef de mission a rang d'ambassadeur. Or, le département d'État américain a sans explication ni avertissement rétrogradé la représentation de l'UE au statut d'organisation internationale lors des funérailles de l'ancien président George Bush en décembre, a affirmé la chaîne allemande Deutsche Welle.

« Nous comprenons qu'il y a eu récemment un changement dans la façon dont la liste de préséance diplomatique est mise en oeuvre par le protocole des États-Unis », a déclaré à l'AFP Maja Kocijancic, porte-parole du service diplomatique de la Commission européenne.

« Nous discutons avec les services compétents de l'administration des implications possibles pour la délégation de l'UE à Washington », a-t-elle ajouté.

L'UE n'a pas été informée de ce changement et demande que la pratique diplomatique établie depuis quelques années soit respectée, a-t-elle insisté.

« Quels que soient les désaccords politiques avec l'administration américaine, nous restons des amis des États-Unis et cette amitié ne va pas s'étioler », a-t-elle déclaré.

« Il est évident que nous ne sommes pas contents et nous entendons le faire savoir », a confié à l'AFP une source diplomatique européenne sous couvert de l'anonymat.

L'annonce de cette brimade protocolaire survient à un moment délicat dans les relations entre l'UE et les États-Unis. La négociatrice de l'UE, la commissaire au Commerce Cecilia Malmström, est depuis mardi à Washington pour tenter d'apaiser les tensions commerciales entre les deux parties.

Mme Malmström doit rencontrer le représentant américain au commerce Robert Lighthizer pour tenter de convaincre le président Donald Trump de ne pas imposer des droits de douane de 25 % sur les importations européennes de voitures, ce qui affecterait surtout l'Allemagne et pourrait déclencher une guerre commerciale.

Les relations entre l'Union européenne et les États-Unis se sont détériorées en 2018 avec la décision de Washington d'imposer des droits de douane sur l'acier et l'aluminium provenant de l'UE et d'autres partenaires commerciaux. L'UE a répliqué avec des mesures de rétorsion ciblées.

Le président de la Commission européenne Jean-Claude Juncker s'est rendu aux États-Unis en juillet et a arraché une trêve à Donald Trump. Mais quelques mois plus tard, lors d'un déplacement à Bruxelles pour une réunion au siège de l'OTAN, le secrétaire d'État Mike Pompeo a surpris en se livrant à une violente charge contre l'Union européenne.