(Rome) Le Mare Jonio, un bateau affrété par le collectif italien de gauche Mediterranea, a annoncé avoir porté secours mercredi matin à une centaine de migrants, s’ajoutant à la centaine d’autres personnes recueillies lundi par une ONG allemande.

Parmi les personnes secourues à bord du Mare Jonio se trouvent 26 femmes, et au moins 28 mineurs dont 22 enfants de moins de 10 ans, précise sur son compte Twitter le collectif italien qui se dit « dans l’attente d’instructions du centre de coordination maritime italien ».

L’organisation précise avoir repéré, grâce à un radar, le bateau pneumatique à la dérive et surchargé de migrants.

« Vous êtes arrivés juste à temps », ont raconté des survivants à un journaliste italien de la Repubblica, se trouvant à bord du bateau. « Le pneumatique allait sombrer. Il a commencé hier soir à se dégonfler. Il a été frappé par une vague et beaucoup d’entre nous sommes tombés à l’eau. Six ne savaient pas nager et sont morts », ont-ils indiqué.

Le Mare Jonio avait été mis sous séquestre en mai en vertu de la législation anti-migrants du ministre italien de l’Intérieur sortant Matteo Salvini, le leader de la Ligue (extrême droite),  mais la mesure avait été levée en août.

Mardi, M. Salvini, qui comme le reste du gouvernement expédie les affaires courantes mais garde ses prérogatives légales, a interdit, par décret, l’entrée dans les eaux territoriales italiennes du bateau humanitaire Eleonore, sous pavillon allemand, transportant une centaine de migrants à son bord.

L’ONG allemande Mission Lifeline avait annoncé lundi avoir secouru en Méditerranée ces migrants repérés sur un canot, tout en affirmant que son équipage avait été pris à partie par les garde-côtes libyens.

Le Lifeline, un bateau sous pavillon néerlandais de la même ONG allemande, avait été placé sous séquestre en juin dernier à Malte où il avait accosté avec plus de 230 migrants à son bord.  

Le capitaine de ce navire, Claus-Peter Reisch, avait été accusé par les autorités maltaises et italiennes d’avoir enfreint les règles en refusant notamment de se plier aux ordres des garde-côtes libyens. Il a été condamné à une forte amende pour des irrégularités concernant l’immatriculation du bateau, mais a fait appel de la décision. Il est désormais aux commandes de l’Eleonore.

L’Italie et Malte refusent systématiquement le débarquement de bateaux ayant secouru des migrants hors de leurs eaux territoriales si un accord de répartition n’est pas trouvé au préalable avec d’autres pays européens.