(Bruxelles) Un Belge suspecté d’avoir planifié une attaque contre l’ambassade des États-Unis à Bruxelles, un des bâtiments les plus surveillés de Belgique, a été arrêté samedi matin et inculpé lundi notamment de « tentative d’attentat dans un contexte terroriste ».

Le suspect, identifié par le parquet fédéral belge par ses seules initiales, « M. G. », a été inculpé également de « préparation d’une infraction terroriste », a précisé le parquet dans un communiqué. Il a été écroué.

L’homme, âgé d’une quarantaine d’années, était surveillé par la police, et il « avait attiré l’attention sur lui en raison de son comportement », a expliqué à l’AFP une source proche du dossier.

Il était converti à l’islam, a ajouté cette source, confirmant une information de la chaîne RTL-TVI, et avait notamment effectué « un repérage » des lieux. « Sept ou huit faits » ont été recensés laissant penser qu’une attaque se préparait, a précisé la même source.

Le suspect, arrêté dans le centre de Bruxelles par la cellule antiterroriste de la police fédérale belge, nie les faits.

La Belgique, qui héberge le siège des institutions européennes et celui de l’OTAN, a déjà été dans le passé frappée à plusieurs reprises par le terrorisme, notamment depuis 2016 par des attentats djihadistes.

L’ambassade des États-Unis à Bruxelles est particulièrement surveillée dans le cadre de la menace terroriste.  

Selon une source policière, c’est un des bâtiments ou lieux publics classés au niveau 3 de la menace (jugée « possible et vraisemblable ») sur quatre niveaux possibles.

Située à quelques dizaines de mètres de l’ambassade de France, dans le quartier des bâtiments officiels du pouvoir belge, cette ambassade avait été placée sous surveillance renforcée après les attaques du 11 septembre 2001.

« Pour faire quelque chose contre l’ambassade il faut se lever tôt, c’est extrêmement complexe », a souligné la source policière.

« Nous n’avons aucun commentaire à faire à ce stade », a dit de son côté un porte-parole de l’ambassade.

Le 22 mars 2016, Bruxelles avait été le théâtre d’un double attentat revendiqué par l’organisation État islamique (EI).

Agissant dans la précipitation, des kamikazes de la même cellule djihadiste que celle ayant attaqué Paris en novembre 2015 s’étaient fait exploser à l’aéroport de Bruxelles-Zaventem et dans le métro, faisant 32 morts et plus de 340 blessés.

La Belgique a aussi connu ces trois dernières années plusieurs agressions contre des militaires ou des policiers, dont certaines ont été revendiquées par l’EI.

La dernière attaque mortelle considérée comme « terroriste » s’est produite à Liège le 29 mai 2018, quand Benjamin Herman, délinquant radicalisé de 31 ans a tué par balles deux policières et un étudiant en criant plusieurs fois « Allah Akbar » (« Dieu est le plus grand »). Il a ensuite été abattu par les forces de l’ordre.

Depuis fin janvier 2018, le niveau général de la menace terroriste en Belgique est fixé à 2 (jugée « peu vraisemblable ») comme il l’était avant janvier 2015.

Le relèvement à 3 (menace « possible et vraisemblable ») avait été décidé à la mi-janvier 2015 au lendemain du démantèlement de la cellule djihadiste de Verviers, une semaine après les attentats à Paris contre l’hebdomadaire Charlie Hebdo et le magasin parisien Hyper Cacher.

Le niveau 4 correspondant à une menace « sérieuse et imminente » n’a été en vigueur que deux fois, pour une durée limitée.

Malgré l’abaissement à 2 du niveau général, certains endroits sont restés au niveau 3 comme l’aéroport de Zaventem ou des lieux ou bâtiments fréquentés par la communauté juive.