Un archevêque maltais et un prêtre allemand, experts reconnus et intransigeants au sein de l'Église sur les scandales de pédophilie, organiseront la réunion inédite du pape François sur la « protection des mineurs » fin février, attendue au tournant sur de nouveaux mécanismes concrets de prévention et de responsabilité.

Le Vatican a dévoilé vendredi les noms des quatre organisateurs, tous des proches du pape, qui orienteront le travail des présidents des conférences épiscopales du monde entier convoqués au Vatican du 21 au 24 février.

Deux femmes qui occupent des postes de responsabilité au Vatican seront aussi impliquées dans les préparatifs, tout comme des victimes d'abus sexuels.

« Le pape François veut que les dirigeants de l'Église aient une pleine compréhension de l'impact dévastateur sur les victimes des abus sexuels commis par le clergé », a commenté vendredi le porte-parole du Saint-Siège, Greg Burke.

« La réunion concerne d'abord les évêques, et ils ont une grande responsabilité face à ce grave problème. Mais des hommes et des femmes qui sont des experts dans le domaine des abus apporteront leur contribution et peuvent aider à déterminer spécifiquement ce qui doit être fait pour assurer de la transparence et de la responsabilité », a-t-il ajouté.

Le comité des organisateurs comprend l'archevêque de Malte Charles Scicluna, le père Hans Zollner, le cardinal américain Blase Cupich et le cardinal indien Oswald Gracias.

Mgr Scicluna, promu en novembre par le pape dans la hiérarchie du Vatican, a été pendant 10 ans le procureur du tribunal du Vatican chargé d'enquêter sur les cas de pédophilie chez les prêtres. François l'avait envoyé au début de l'année au Chili, secoué par un vaste scandale de pédophilie, pour entendre des victimes.

Le père jésuite allemand Hans Zollner est un universitaire et psychothérapeute qui parcourt le monde pour prévenir la pédophilie au sein du clergé, en tant que président du « Centre de protection de l'enfance ». Il est également membre de la commission antipédophilie d'experts chargée de conseiller le pape.

Le cardinal indien Oswald Gracias fait partie d'un groupe de neuf cardinaux (C9) chargés de conseiller le pape sur ses réformes du Vatican.  

Quant au choix du cardinal américain Blase Cupich, il s'inscrit dans la grave crise que traverse l'Église catholique de son pays, suite à la révélation d'une série de scandales.

Voici 10 jours, le Saint-Siège avait ordonné à la conférence des évêques américains - très divisée entre partisans et opposants au pape - de ne pas se prononcer lors de son assemblée générale sur de nouvelles mesures de lutte contre les abus sexuels, lui demandant d'attendre le sommet de février.