Le Parlement macédonien examinera lundi le changement de nom du pays en « République de Macédoine du nord », conformément à l'accord sur le sujet avec la Grèce, a annoncé mercredi le Parlement.

Une session parlementaire « sur la proposition gouvernementale de modifications de la Constitution de la République de Macédoine se tiendra lundi 15 octobre », a indiqué le Parlement sur son site internet.  

Pour valider ce nouveau nom, le gouvernement mené par le social-démocrate Zoran Zaev doit obtenir une majorité des deux tiers, dont il ne dispose pas. Il lui faudra convaincre environ une dizaine d'élus (sur 51) du parti de droite (VMRO-DPMNE) de voter les amendements constitutionnels.  

« Comme en lieu et place d'un débat public, les négociations [avec la Grèce] ont été menées dans le secret, l'accord a conduit à une plus grande division de la société, au lieu d'un consensus. Il n'y aura pas de majorité des deux tiers, ne l'espérez pas », a prévenu mercredi au Parlement un responsable du VMRO-DPMNE, Trajko Veljanovski.  

Zoran Zaev a annoncé que faute de majorité qualifiée, des élections parlementaires anticipées seraient alors convoquées. Une issue qui retarderait voire remettrait en cause l'accord signé en juin avec son homologue Alexis Tsipras.  

Organisé le 30 septembre, le référendum consultatif sur le sujet n'a pas envoyé de message clair et chaque camp a crié victoire : 91,46 % des votes sont allés au oui ; mais seulement un peu plus d'un tiers des 1,8 million d'électeurs inscrits ont pris part au scrutin.  

Cette faible participation a semé le doute quant à la capacité de Zoran Zaev à convaincre de le rejoindre une partie d'une droite apparue divisée avant le référendum.  

Athènes dénie à son voisin le droit de s'appeler « Macédoine », jugeant que ce nom est exclusivement celui de sa province septentrionale. Les Grecs mettent en conséquence leur veto à l'entrée de la Macédoine dans l'OTAN et aux négociations d'adhésion à l'UE, blocage qui ne sera levé que si Skopje accepte le changement de nom.  

Quatre amendements constitutionnels seront examinés lundi, visant à « la mise en oeuvre du traité avec la Grèce », selon le gouvernement.  

Le premier vise à accoler à Macédoine le mot « Nord » dans la Constitution et les documents officiels. Le deuxième et le troisième consistent à inscrire le respect de Skopje pour « l'intégrité territoriale et l'indépendance politique des pays voisins » et son « absence de prétentions territoriales ».  

Dans le quatrième, la Macédoine précise que son engagement à prendre soin de ses minorités à l'étranger concerne les domaines « culturels, économiques et sociaux », « sans ingérence dans les affaires intérieures d'autres États ».