Un ancien premier ministre britannique, le travailliste Gordon Brown, a appelé dimanche sa formation politique, accusée d'antisémitisme, à « effacer » cette « tache ».

Le parti travailliste, principal parti d'opposition en Grande-Bretagne, a fait l'objet de vives critiques, notamment après avoir refusé d'adopter certains éléments de la définition de l'antisémitisme établie par l'Alliance internationale pour le souvenir de l'Holocauste (IHRA).

Le code de conduite adopté mi-juillet par le parti précise que l'« antisémitisme est une forme de racisme » mais omet de citer des comportements considérés comme discriminatoires, de crainte que cela l'empêche de critiquer Israël.

Mais pour Gordon Brown, le parti devrait adopter cette définition dans son entièreté, de façon « unanime, immédiate et sans équivoque », à l'occasion d'une réunion du comité national exécutif prévue cette semaine.

L'antisémitisme est « une tache qu'on doit effacer », « c'est un problème réel et présent et une chose à laquelle on doit s'attaquer », a déclaré l'ancien Premier ministre au Jewish Labour Movement, une organisation affiliée au parti travailliste soutenant les membres de la communauté juive qui se réunit dimanche à Londres.

Le leader du parti travailliste britannique, Jeremy Corbyn, a reconnu début août que sa formation avait un « réel problème » d'antisémitisme. « Éliminer l'antisémitisme du parti et restaurer la confiance sont nos priorités », avait-il assuré.

Mais cela n'avait pas empêché la polémique de gonfler, le député Frank Field, vétéran de la politique, claquant la porte du parti jeudi en invoquant l'antisémitisme de la formation.

Dimanche, l'ancien grand rabbin, Lord Jonathan Sacks, a renouvelé ses critiques et demandé à Jeremy Corbyn de s'excuser publiquement. Selon Lord Sacks, des juifs vivant au Royaume-Uni envisagent de quitter le pays en raison du climat actuel.

« Les juifs vivent en Grande-Bretagne depuis 1656 et je ne connais pas d'autre moment, au cours de ces 362 ans, où les juifs - dans leur majorité - se sont demandés : "est-ce que nos enfants sont en sécurité dans ce pays ?" », a-t-il déclaré à la chaîne BBC.

Le responsable des questions financières au sein du parti travailliste, John McDonnell, a défendu dimanche le chef du parti et enjoint Lord Sacks à « venir discuter avec eux ».