Les autorités serbes ont annoncé vendredi avoir ordonné la fermeture d'un camp d'été baptisé «camp patriotique», mis en place avec le soutien de vétérans russes, où les enfants recevaient une formation militaire.

«Nous avons ordonné le démantèlement de ce camp en raison de possibles manipulations des enfants et de la réaction qu'il a provoquée auprès de l'opinion», a déclaré à la presse le ministre serbe de l'Intérieur, Nebojsa Stefanovic.

Le camp, ouvert début août et censé achever ces activités samedi, a été fermé jeudi soir, a-t-il précisé.

Un groupe de 34 garçons et une dizaine de filles, âgés de 14 à 23 ans, étaient réunis sur les monts Zlatibor, à 200 km au sud-ouest de Belgrade, au sein d'un camp appelé «Camp patriotique de la jeunesse Zlatibor 2018». Les enfants, tous vêtus de treillis, y étaient familiarisés aux techniques de survie dans la nature, et recevaient une formation militaire, avec notamment la manipulation de fusils en caoutchouc.

Les enfants sont originaires de Serbie, de Bosnie-Herzégovine et du Monténégro.

L'existence de ce camp, révélée par les médias locaux et régionaux, avait suscité la grogne de partis d'opposition qui avaient dénoncé une manipulation des enfants tout en exigeant sa fermeture.

Le camp a été organisé par des vétérans serbes ayant participé aux conflits des années 1990 dans l'ex-Yougoslavie et originaires de Cajetina, ville située sur les monts Zlatibor, ainsi que par des vétérans russes.

Des camps similaires existent en Russie. Selon les médias locaux, un groupe d'une trentaine d'enfants de Serbie s'était rendu en Russie pour participer à l'un d'entre eux en avril dernier.

Zeljko Vukelic, vétéran des conflits en ex-Yougoslavie et un des organisateurs de ce camp, a déploré sa fermeture «sans aucune explication».

«Le camp était organisé à l'image d'autres qui existent depuis des années en Russie et tendent à renforcer les sentiments patriotiques» chez les enfants, a-t-il déclaré assurant qu'un camp semblable serait organisé l'année prochaine en Serbie, car «le patriotisme n'a pas de prix».