La décision du Royaume-Uni de quitter l'Union européenne ne peut être «reportée» ou «annulée», a affirmé jeudi le président François Hollande après un entretien bilatéral avec le premier ministre britannique David Cameron, jugeant que «le plus vite sera le mieux» pour un Brexit.

«C'est là qu'on s'en rend compte: être dans l'Union européenne a des avantages. Et c'est, je pense, ce que les Britanniques commencent à comprendre, ceux qui ont pu être tentés par le «Brexit» sont en train d'y réfléchir», a dit le chef de l'État en marge des commémorations du centenaire de la bataille de la Somme à Thiepval (nord de la France), qu'il présidait avec M. Cameron.

«Mais la décision est prise, elle ne peut pas être reportée ou elle ne peut pas être annulée. Maintenant il faut en tirer les conséquences», a déclaré M. Hollande devant les journalistes.

Alors que ce n'était pas prévu, le président de la République a finalement tenu un rapide entretien d'une dizaine de minutes avec M. Cameron à l'issue de la cérémonie organisée au Mémorial de Thiepval pour commémorer la sanglante bataille de la Somme (1,2 million de morts et blessés).

Si la sortie du Royaume-Uni demeure l'issue la plus probable, l'idée d'un «Breversal», un retour en arrière sur la décision de sortie, émerge face à la complexité de cette décision inédite dans l'UE.

La perspective de négociations longues avec Bruxelles offre aussi la tentation de faire traîner en longueur la sortie britannique, une option que les dirigeants européens réunis en sommet la semaine dernière s'efforcent de contrecarrer.

Après la notification du «prochain Premier ministre ou la première ministre» britannique, il y aura une phase de négociations «qui ne durera pas plus de deux ans», a réitéré François Hollande. «Le plus vite sera le mieux», a-t-il d'ailleurs dit au micro de la BBC peu auparavant.

Une fois ces négociations achevées, «il y aura un statut qui sera donné au Royaume-Uni, qui ne sera plus dans l'Union européenne, mais qui pourra, sous certaines conditions qui devront être négociées, être lié au marché unique, au marché européen», a insisté le président français.

«C'est l'intérêt du Royaume-Uni, mais cela aura des conséquences, forcément! Il ne peut pas y avoir les mêmes avantages quand on est en dehors de l'Union que lorsqu'on est dedans», a-t-il plaidé.