La controverse fait rage en Italie après le choix d'une émission prestigieuse de la télévision publique d'inviter le fils de Toto Riina, le plus célèbre mafieux sicilien, en tournée de promotion d'un livre dédié à son père «Je ne suis pas le fils du boss suprême mais de Toto (...) un homme intègre, respectueux des valeurs de la famille et des traditions», a assuré Salvatore Riina, 39 ans, lui-même en liberté conditionnelle après une condamnation à neuf ans de prison pour association mafieuse.

La controverse fait rage en Italie après le choix d'une émission prestigieuse de la télévision publique d'inviter le fils de Toto Riina, le plus célèbre mafieux sicilien, en tournée de promotion d'un livre dédié à son père «Je ne suis pas le fils du boss suprême mais de Toto (...) un homme intègre, respectueux des valeurs de la famille et des traditions», a assuré Salvatore Riina, 39 ans, lui-même en liberté conditionnelle après une condamnation à neuf ans de prison pour association mafieuse.

«Qu'est-ce que c'est la mafia? Je ne me suis jamais posé la question, je n'ai pas une réponse précise, la mafia c'est tout et rien», a-t-il ajouté.

Son père, Toto Riina, surnommé «La Belva» («le fauve»),«u curtu» (le petit) ou encore le «patron des patrons», a fait régner la terreur pendant près de 20 ans en Sicile et au sein de Cosa Nostra, dont il avait pris le contrôle à partir des années 1970, avant d'être arrêté en 1993.

Accusé d'avoir commandité plus de 150 meurtres, condamné à une vingtaine de peines de prison à vie, il est surtout connu pour avoir ordonné l'assassinat des juges antimafia Giovanni Falcone (1992) et Paolo Borsellino (1993) et pour avoir été l'un des cerveaux d'attentats ayant fait 10 morts en 1993 à Rome, Milan et Florence.

L'interview de Salvatore Riina indigne d'autant plus qu'elle a eu lieu sur le plateau de l'émission «Porta a porta», une institution de la Rai, souvent qualifiée de «Troisième chambre du Parlement» en raison de son audience et de son aura.

PHOTO WIKIPÉDIA

Toto Riina, surnommé «La Belva» («le fauve»),«u curtu» (le petit) ou encore le «patron des patrons».

Le directeur général de la télévision publique RAI a défendu l'émission en parlant de «polémique préventive», mais même la présidente de la RAI, Monica Maggioni, a laissé entendre que l'invitation pouvait avoir été une erreur, en déclarant que les bénéfices du livre de Salvatore Riina devraient être reversés à la lutte antimafia.

La présidente (de gauche) de la Commission parlementaire antimafia, Rosy Bindi, a accusé l'emblématique journaliste de l'émission, Bruno Vespa de «négationnisme de la mafia».

Pour Salvatore Borsellino, le frère du juge assassiné, l'idée même que Salvatore Riina passe à la télévision provoque «un sentiment de nausée» et risque de «rouvrir les blessures de toutes les familles des victimes de la mafia».