Les députés britanniques ont infligé lundi un revers embarrassant au premier ministre David Cameron sur la manière dont sera conduit le référendum qu'il a lui-même promis sur l'appartenance à l'Union européenne (UE).

Ce revers à la Chambre des communes concerne une question technique, mais illustre tout de même la bataille dans laquelle M. Cameron est engagé pour garder dans le rang les eurosceptiques de son propre parti avant le vote, qui doit intervenir d'ici à fin 2017.

Il s'agit de la première défaite du chef du gouvernement à la chambre basse, où il dispose d'une majorité de 16 sièges, depuis sa victoire aux élections de mai.

Le gouvernement souhaitait tempérer les règles habituelles connues sous le nom de «purdah», qui interdisent aux ministres de faire une annonce qui puisse modifier le résultat d'un vote dans les 28 derniers jours d'une campagne électorale ou référendaire.

La volonté du gouvernement a été contrariée par 312 votes contre 285. Trente-sept députés conservateurs se sont rebellés contre leur chef de file.

M. Cameron a annoncé qu'il ferait campagne pour la poursuite de l'appartenance de la Grande-Bretagne à l'UE, mais seulement s'il obtient des réformes importantes dont certaines, clame-t-il, nécessitent de changer les traités fondateurs de l'Union. Il en est ainsi de la question des aides sociales aux immigrés originaires de l'UE.

David Cameron veut également obtenir des pouvoirs accrus pour Londres et se réserver la possibilité de s'exempter d'une plus grande intégration politique éventuelle.

Toutefois, certains députés craignent que le premier ministre ne se satisfasse de changements cosmétiques.

Lors du vote de lundi, les eurosceptiques ont uni leurs voix à celles des travaillistes et des nationalistes du Scottish National Party.

Ils ont été confortés dimanche par un sondage qui indique, pour la première fois, que les Britanniques voteraient pour une sortie de l'UE lors du référendum.