La justice italienne a confirmé vendredi l'incarcération du commandant du chalutier dont le naufrage dimanche a fait plus de 700 morts, ainsi que celle de son second, a-t-on appris de source judiciaire.

Un juge des enquêtes préliminaires, équivalent d'un juge d'instruction, a confirmé les arrestations et le maintien en détention du Tunisien Mohammed Ali Malek, que de nombreux passagers ont désigné comme celui qui pilotait le chalutier chargé de quelque 750 migrants, ainsi que de son complice présumé, le Syrien Mahmoud Bikhit.

L'audience judiciaire se poursuivait vendredi après-midi à Catane pour déterminer ou non l'inculpation des deux hommes. Le commandant est accusé d'homicides involontaires, de naufrage involontaire, d'incitation à l'immigration clandestine et de séquestration de personnes, pour avoir enfermé des centaines de passagers dans les cales de son bateau, les condamnant ainsi à mort.

Selon les témoignages, le Tunisien pilotait le bateau et a laissé à plusieurs reprises son second contacter par téléphone satellitaire leur organisation en Libye.

À l'arrivée du cargo portugais dérouté par les gardes-côtes et venu le secourir, le chalutier a chaviré parce qu'il «était chargé jusqu'à l'invraisemblable» et en raison des «mauvaises manoeuvres du commandant», a affirmé le parquet, précisant que le chalutier avait heurté trois fois le cargo avant de sombrer.

Par ailleurs, 84 migrants, sauvés de justesse en mer jeudi au large de la Libye, sont arrivés vendredi matin dans le port de Catane.

Appelés à l'aide dans la matinée via un téléphone satellitaire, les gardes-côtes ont dépêché leur navire Fiorillo à 35 milles marins (64 km) des côtes libyennes.

Le bateau italien est arrivé juste à temps pour recueillir les 84 passagers, tous des hommes d'Afrique subsaharienne, avant que le canot pneumatique ne sombre.