Des milliers de manifestants sont descendus dans les rues de plusieurs villes en Irlande samedi pour protester contre la fin de l'eau gratuite au robinet, prévue dans le cadre du plan de sauvetage du pays.

À Dublin, plusieurs milliers de personnes sont venues pour protester, a constaté un journaliste de l'AFP, tandis que des milliers d'autres participaient à des manifestations dans d'autres villes irlandaises, dont Galway sur la côte ouest. Les organisateurs s'attendaient à environ 20 000 personnes au total.

L'Irlande s'est engagée à mettre fin à la gratuité de l'eau dans le cadre du plan d'aide financière mis en place par le Fonds monétaire international (FMI) et l'Union européenne (UE) en 2010, à la suite de la crise financière de 2008.

Le pays est officiellement sorti du plan d'aide il y a un an et devrait afficher la plus forte croissance de l'UE en 2014 et cette année, mais le chômage reste largement supérieur à dix pour cent.

Dans ce contexte, la perspective de l'arrivée des premières factures d'eau en avril a soulevé un tollé, provoquant plusieurs manifestations depuis l'automne dernier.

En novembre, le gouvernement de coalition du premier ministre Enda Kenny, qui est arrivé au pouvoir en 2011, a accepté de réduire le montant des factures sans toutefois réussir à apaiser le soulèvement.

«Pas question de payer», «les banques sont renflouées, nous sommes vendus», criaient les manifestants samedi dans la capitale irlandaise. D'autres slogans appelaient Enda Kenny à la démission.

«Il est temps que le gouvernement démissionne. Ils n'ont plus la confiance du peuple», a déclaré à l'AFP Derek Byrne, du groupe «Dublin Says No», l'un des organisateurs.

«Ce mouvement de protestation n'est plus seulement centré sur l'eau mais s'est élargi au reste - l'austérité, le plan de sauvetage des banques, les coupes budgétaires», a-t-il expliqué.

Un porte-parole du ministre de l'Environnement a déclaré à l'AFP qu'il n'y aurait «absolument aucun changement dans la position du gouvernement».

Dans l'ancien système, l'eau courante était financée par les impôts.