Des dizaines de milliers de personnes ont manifesté samedi dans la capitale de la Géorgie, Tbilissi, pour protester contre un accord prévu entre la Russie et une province séparatiste de la Géorgie.

Les manifestants dénonçaient l'entente devant être signée par la Russie et la province d'Abkhazie, y voyant un pas vers l'annexion par Moscou de la région de la mer Noire. L'Abkhazie gère ses propres affaires depuis un conflit séparatiste au début des années 1990, et Moscou a accru sa présence militaire dans la région à la suite d'une guerre entre la Russie et la Géorgie en 2008.

L'entente de principe prévoit la création de forces militaires conjointes de Russie et d'Abkhazie.

Les manifestants montraient des affiches clamant «Arrêtez la Russie!» et des images du président russe Vladimir Poutine barrées d'une croix. Plusieurs brandissaient des drapeaux ukrainiens, américains et de l'Union européenne, pour déplorer l'annexion par Moscou de la Crimée en territoire ukrainien et son soutien aux séparatistes prorusses dans l'est de l'Ukraine.

La manifestation d'environ 30 000 personnes était organisée par le mouvement d'unité nationale de l'ancien président géorgien Mikhail Saakashvili. Le mouvement est dans l'opposition depuis le revers aux législatives de 2012 aux mains du Rêve géorgien, parti fondé par le milliardaire Bidzina Ivanishvili, qui a fait sa fortune en Russie.

M. Saakashvili, s'adressant aux manifestants dans une diffusion vidéo, a accusé les responsables gouvernementaux de se faire conseiller par Moscou et d'avoir échoué à défendre les intérêts nationaux, «baissant la tête et suivant l'ours (russe)». Il a fait valoir une Géorgie prête à se battre pour sa dignité, malgré les «pressions immenses».

Le premier ministre Irakli Garibashvili a tenté de repousser de telles critiques en affirmant par communiqué, vendredi, que le gouvernement était conscient de la menace posée par l'entente entre la Russie et l'Abkhazie, et qu'il avait appelé l'Occident à l'aider à s'opposer à une telle avenue.