L'exécutif catalan a annoncé lundi avoir saisi à son tour le Tribunal constitutionnel après la décision de Madrid de contester une consultation symbolique sur son indépendance prévue dimanche dans cette région.

«Nous avons présenté ce mémoire afin d'empêcher la suspension par le tribunal constitutionnel (de cette consultation, ndlr)», a annoncé le porte-parole de l'exécutif catalan Francesc Homs.

Cette initiative intervient alors que vendredi le gouvernement du conservateur Mariano Rajoy a annoncé qu'il tenterait d'empêcher ce vote sans valeur légale à travers lequel les Catalans sont invités à dire s'ils souhaitent l'indépendance.

Un véritable référendum consultatif prévu depuis dix mois et organisé par l'exécutif a déjà dû être abandonné, mi-octobre, suite à une première saisine du tribunal, qui l'a suspendu.

Du coup, le président catalan, le nationaliste conservateur Artur Mas, a décidé d'organiser ce vote symbolique supervisé par des bénévoles, sans recensement électoral et sans commission électorale, en espérant faire un coup politique démontrant que les Catalans sont de plus en plus nombreux à vouloir faire sécession.

Dans un premier temps objet de moquerie de la part de Madrid, la consultation a finalement été jugée anti-constitutionnelle par l'exécutif, qui veut aussi la faire interdire, estimant qu'elle offre «encore moins de garanties démocratiques» que la première.

Une porte-parole du Tribunal constitutionnel a indiqué lundi que cette instance siégerait mardi pour examiner la demande du gouvernement et serait peut-être amenée à trancher dans la foulée, le jour même.

«La suspension (...) est matériellement impossible à exécuter», a prévenu Homs. Cette consultation a pour but de permettre «l'exercice de droits aussi fondamentaux que la liberté idéologique et la liberté d'expression», a-t-il dit.

La Generalitat (exécutif catalan) souhaite que quelque 5,4 des 7,5 millions de Catalans participent au vote et l'ont ouvert, sous certaines conditions, aux étrangers et aux jeunes âgés de plus de 16 ans.

Madrid de son côté affirme qu'il s'agit d'un référendum qui ne dit pas son nom, un genre de consultation qui ne peut être organisé que par l'État espagnol, assurant par ailleurs que seul l'ensemble des Espagnols peut se prononcer sur l'avenir de la Nation.