La France est prête à ouvrir deux nouveaux chapitres de négociations avec la Turquie dans les discussions sur l'adhésion de ce pays à l'Union européenne, a annoncé vendredi le chef de la diplomatie française Laurent Fabius.

Les négociations entre la Turquie et l'UE, entamées en 2005, «doivent se poursuivre dans la transparence, la bonne foi, le respect du cadre agréé», qui prévoit des discussions par secteurs, a déclaré M. Fabius à l'issue d'une rencontre avec son homologue turc Mevlut Cavusoglu.

«La France veut aujourd'hui aller de l'avant. Nous avons pu ouvrir en novembre 2013 un nouveau chapitre de négociations, le chapitre 22. Aujourd'hui j'annonce que la France est disposée à ouvrir de nouveaux chapitres pour la négociation, notamment les chapitres 23 et 24», qui couvrent les domaines des droits fondamentaux et de la justice, a déclaré M. Fabius.

«La Turquie est prête à l'ouverture de tous les chapitres de négociations. Si la France pouvait déclarer officiellement qu'elle ne s'opposera à l'ouverture d'aucun chapitre, cela serait parfait, ce serait un message positif», a déclaré de son côté Mevlut Cavusoglu. «C'est ce que nous attendons», a-t-il ajouté.

En novembre 2013, la France avait levé son blocage sur le chapitre 22, concernant la politique régionale.

La Turquie est officiellement candidate depuis 1999, mais le processus de négociations, engagé en 2005, s'avère le plus lent jamais mené par l'UE avec un aspirant à l'adhésion. Sur les 35 chapitres de négociations, quatorze ont été ouverts et un seul a jusqu'ici pu être bouclé.

L'UE a en outre gelé des pans entiers de négociations face au refus de la Turquie d'élargir à la République de Chypre, membre de l'UE, les accords de libre circulation qui la lient au bloc européen. Berlin et Paris sont parmi les pays européens les plus réticents.

Le commissaire européen à l'Élargissement, Stefan Füle, a recommandé mercredi «d'aller de l'avant avec l'ouverture des chapitres 23 et 24» avec la Turquie.

La décision doit toutefois être prise par les 28 États membres de l'UE, à l'unanimité.

Dans un rapport d'étape mercredi, l'UE a souligné que «des progrès significatifs sont nécessaires, particulièrement dans le domaine de la justice et des droits fondamentaux, des politiques sociales et d'emploi, notamment le droit du travail et la sécurité au travail».

«C'est maintenant à la Turquie de montrer des progrès concrets», a affirmé M. Füle.