La Serbie commémore lundi les 15 ans du début des bombardements de son territoire par l'OTAN lancée pour la contraindre de cesser la répression contre les indépendantistes et les civils albanais du Kosovo.

Plusieurs cérémonies sont prévues, dont notamment l'inauguration d'un parc à Belgrade à la mémoire de seize personnes tuées dans le bombardement de l'immeuble de la Radio Télévision Serbe (RTS).

Dans les écoles à travers le pays, un cours d'histoire sera consacré à l'anniversaire du début de l'«agression» contre la Serbie, alors que les dirigeants politiques du pays vont déposer des gerbes de fleurs sur plusieurs sites qui ont été été bombardés durant cette campagne de frappes aériennes qui a duré 78 jours.

L'OTAN a déclenché son opération le 24 mars 1999 - sans l'aval du Conseil de sécurité de l'ONU -, après le refus du président serbe Slobodan Milosevic de mettre un terme à la répression contre la guérilla indépendantiste et les civils kosovars.

L'intervention s'est terminée en juin par le retrait des forces serbes du Kosovo, qui a alors été placé sous l'administration de l'ONU.

Selon les chiffres officiels de Belgrade, quelque 2500 civils Serbes ont été tués et 12 500 blessés durant les onze semaines de bombardements. L'organisation de défense des droits de l'Homme Human Rights Watch estime le nombre de civils tués à quelque 500.

Quinze ans plus tard, la Serbie et le Kosovo marchent côte à côte sur la voie européenne, après avoir conclu en avril 2013 un accord historique sur la normalisation de leurs relations, sous les auspices de Bruxelles.

Même si la Serbie refuse farouchement de reconnaître l'indépendance que son ancienne province méridionale a unilatéralement proclamée en 2008, sa volonté d'améliorer les relations avec ce territoire peuplé majoritairement d'Albanais lui a permis d'ouvrir en janvier les négociations d'adhésion à l'Union européenne.

Le Kosovo a pour sa part lancé les négociations sur la conclusion d'un accord d'association et de stabilisation, la toute première étape dans le rapprochement avec l'UE.

L'indépendance du Kosovo a été reconnue à ce jour par une centaine de pays, dont les les États-Unis et 23 des 28 membres de l'UE.