Les opérations de recherches dans le pub à Glasgow sur lequel s'est écrasé un hélicoptère de la police vendredi ont pris fin lundi soir et le bilan définitif s'établit à neuf morts, a annoncé la police.

«Je peux confirmer que les opérations de recherches et de secours sont à présent achevées et nous sommes soulagés qu'il n'y ait pas d'autres cas mortels sur les lieux. Au total, neuf personnes sont mortes des suites de l'accident», a déclaré la chef adjointe de la police écossaise, Rose Fitzpatrick.

Parmi elles figurent les trois occupants de l'Eurocopter EC135 T2 -- le pilote civil David Traill, âgé de 51 ans, et deux officiers de police, Kirtsy Nelis (36 ans) et Tony Collins (43 ans) --, et six personnes qui étaient dans le bar bondé au moment de l'accident.

Onze personnes étaient toujours hospitalisées lundi.

Selon la police, tous les corps ont été récupérés et identifiés.

Quelques heures plus tôt, la carcasse de l'hélicoptère avait été enlevée à l'aide d'une grue, permettant aux secouristes d'intensifier leurs recherches de survivants éventuels.

Un officier des sapeurs-pompiers, David Goodhew, n'avait pas exclu, même si les chances étaient infimes, la présence de survivants dans les décombres, jusque-là en partie inaccessibles. «On ne peut pas savoir à coup sûr avant d'avoir fouillé les moindres recoins du bâtiment», avait-il souligné.

Lorsqu'il a été retiré, le fuselage bleu et jaune de l'appareil de trois tonnes qui a fait céder le toit était en partie intact.

Le pub, The Clutha, a été «complètement détruit» et est «en grande partie méconnaissable», avait rapporté M. Goodhew. Il y a beaucoup de débris sous l'hélicoptère et il nous faut creuser avec beaucoup de précautions», avait-il précisé en réponse aux critiques de certaines familles quant à la lenteur des opérations pour retirer les corps.

Environ 120 personnes assistaient vendredi soir à un concert au Clutha, un pub installé dans un bâtiment de plain-pied situé à un croisement de rues près du Clyde, fleuve qui arrose Glasgow.

Les experts du bureau d'enquête sur les accidents aériens, l'AIIB, sont à pied d'oeuvre pour tenter de déterminer les causes de l'accident qui a plongé l'Ecosse dans le deuil en pleine fête nationale, jour de la Saint Andrews.

Selon la police écossaise, l'appareil avait subi des tests de sécurité en 2012 à la suite d'un avertissement émis par Eurocopter après la découverte d'une fissure sur un hélicoptère EC135 en France. «A la suite d'une inspection minutieuse (...), aucun défaut n'a été identifié et l'hélicoptère de la police a été jugé opérationnel», a indiqué la police, précisant qu'il n'avait jamais été retiré du service.

Eurocopter (groupe EADS) a de son côté précisé qu'il y avait eu «au cours des dernières années des fissures sur cinq appareils, sur une flotte de 1100 appareils en vol», et que ces appareils avaient repris les vols après avoir été dûment contrôlés et réparés.

Le Sunday Times a rapporté dimanche que l'enquête s'intéresse à un possible problème d'alimentation en carburant de l'appareil bimoteur. Un pilote d'hélicoptère de la police, s'exprimant sous couvert de l'anonymat dans le journal, a jugé que «c'est quasiment du jamais vu que les deux moteurs tombent en panne». «Quand quelque chose comme cela se produit, vous vous penchez sur ce qui est commun aux deux moteurs, c'est-à-dire l'alimentation en carburant», a-t-il dit.

Eurocopter a toutefois jugé «prématuré d'avancer une hypothèse» avant qu'«une enquête sérieuse» ne soit réalisée.