Guiorgui Margvelachvili a été investi dimanche à la présidence en Géorgie pour un mandat de cinq ans, en promettant de poursuivre la politique visant à réaliser les aspirations européennes de cette ex-république soviétique et en même temps d'améliorer les liens avec la Russie.

Ce philosophe peu connu de grand public, candidat du premier ministre géorgien Bidzina Ivanichvili et ennemi juré de l'ex-président Mikheïl Saakachvili, a obtenu près de 62% des voix à la présidentielle du 27 octobre.

Son adversaire, David Bakradzé, candidat de M. Saakachvili, est arrivé loin derrière avec un peu moins de 22% des voix.

«Aujourd'hui, le vainqueur c'est la volonté du peuple», a lancé M. Margvelachvili, 44 ans, lors de la cérémonie d'investiture qui s'est déroulée dans la cour du bâtiment de l'ancien parlement. «En dépit de la situation difficile à laquelle nous faisons face aujourd'hui et parallèlement avec l'intégration dans les structures européennes et euroatlantiques, nous réitérons notre engagement à approfondir le dialogue avec la Russie».

La Russie et la Géorgie n'ont plus de relations diplomatiques depuis la guerre de cinq jours en août 2008 pour le contrôle du territoire séparatiste pro-russe d'Ossétie du Sud. La Russie avait reconnu dans la foulée cette république séparatiste, ainsi qu'une autre (l'Abkhazie), où sont basés depuis des milliers de militaires russes.

Cette investiture marque la fin du règne tumultueux de M. Saakachvili, arrivé au pouvoir il y a dix ans à l'issue de la Révolution de la Rose (qui a abouti à la démission du président Edouard Chevardnadze le 23 novembre 2003), et du pouvoir présidentiel fort dans ce pays de 4,5 millions d'habitants.

Aux termes d'une réforme constitutionnelle, le premier ministre géorgien aura désormais plus de pouvoirs que le président.

Le premier ministre actuel, le milliardaire Bidzina Ivanichvili, dont la coalition Rêve géorgien avait remporté les législatives en 2012, a promis de démissionner fin novembre, en désignant comme son successeur le ministre de l'Intérieur, Irakli Garibachvili, 31 ans, qui doit prendre ses fonctions dimanche prochain.

Critiqué pour son style autoritaire et surtout pour la guerre désastreuse avec la Russie en 2008, Mikheïl Saakachvili a cependant réussi en dix ans à endiguer la corruption, à mettre en place des infrastructures et à relancer l'économie de ce pays qui avait connu après la chute de l'URSS en 1991 une guerre civile et la misère.