Le ministre de l'Intérieur Manuel Valls, en visite aux Antilles depuis mercredi, a appelé jeudi policiers et gendarmes à «renouveler nos méthodes» et «notre organisation» face à l'explosion de la délinquance en Guadeloupe.

«L'organisation des services doit être revue, il faut renouveler nos méthodes, agir sur notre organisation» a dit le ministre devant une aréopage d'élus, de policiers et de gendarmes réunis au commissariat central de Pointe-à-Pitre.

«Il faut traiter les problèmes en profondeur, cela prendra du temps et je reviendrai vous voir», a-t-il ajouté.

«Je connais l'attente» face à l'insécurité galopante en Guadeloupe, «il y a ici beaucoup d'inquiétudes et le devoir» des forces de l'ordre «est d'y répondre et de mettre un terme à ces angoisses», a encore fait valoir le ministre.

Il a cité les problèmes des armes qui «imposent leur ordre», des homicides, des vols à main armée, de «la violence qui devient un moyen banalisé de régler des conflits» ajoutant que «certains (Guadeloupéens) éprouvent le sentiment d'être abandonnés».

Il a rappelé que le premier ministre était venu en juin en Guadeloupe promettant des effectifs qui sont en place ou en voie de l'être.

Il a annoncé pour sa part que le périmètre de la zone de sécurité prioritaire (ZSP) de Pointe-à-Pitre serait élargi, et appelé policiers et gendarmes «à travailler dans le même sens».

La compagnie d'intervention de la police sera aussi «restructurée» sur une «meilleure occupation du terrain» et les horaires d'emploi des policiers «adaptés» à la délinquance», a indiqué le ministre.

«La question n'est pas celle de la quantité des effectifs, mais de la qualité de leurs emplois», a-t-il dit. «J'attends beaucoup de vous».

M. Valls martèle depuis son arrivée aux Antilles mercredi, en Martinique d'abord, que «tout attendre de la venue d'un ministre n'a pas de sens». Il a lancé des appels au «partenariat» notamment en direction des élus et de la justice.

Il continue son périple vendredi par des visites de terrains et des bains de foule à Pointe-à-Pitre. Il le clôt samedi à Saint-Martin.

38 meurtres ont été répertoriés en Guadeloupe depuis début 2014, un record en France.

Un récent bilan de l'Observatoire national de la délinquance et des réponses pénales (ONDRP) fait apparaître une dégradation de la délinquance dans de nombreux domaines aux Antilles. Cambriolages et violences aux personnes y sont notamment en forte hausse.