Les recherches pour tenter de localiser les corps de deux personnes disparues dans le naufrage du Costa Concordia devant l'île toscane du Giglio et qui n'ont jamais été retrouvées ont débuté mardi matin, selon les médias italiens.

Le consortium américano-italien Titan-Micoperi, qui a réussi la semaine passée la rotation du paquebot de croisières, a donné lundi soir son feu vert à la reprise des recherches, interrompues depuis plus d'un an et demi, a annoncé l'organe gouvernemental responsable du renflouement dans un communiqué.

«Le navire a été déclaré zone sécurisée», selon le communiqué. «Restituer les corps des deux dernières victimes est devenu une question de première importance», a déclaré le commissaire gouvernemental Franco Gabrielli.

Les télévisions ont montré des militaires et des plongeurs en action sur un flanc du navire à moitié immergé.

Les recherches devraient se concentrer au niveau du pont 4, où les deux victimes, le serveur de nationalité indienne Russel Rebello et la passagère italienne Maria Grazia Trecarichi, ont été vues pour la dernière fois.

En parallèle, le procès de l'ancien commandant du Concordia, Francesco Schettino, s'est poursuivi mardi devant le tribunal de Grosseto (centre).

Le capitaine, surnommé «l'homme le plus détesté d'Italie» après le naufrage qui a fait 32 morts, est poursuivi pour homicides multiples par imprudence, pour abandon de navire et dommages causés à l'environnement. Son procès avait commencé à la mi-juillet.

Mardi, le président du tribunal, Giovanni Puliatti, a décidé d'interdire jusqu'à nouvel ordre les interventions de Schettino en audience, précisant que ce dernier «est un accusé et non pas un consultant technique».

L'ex-commandant, qui a parlé deux fois lundi devant le tribunal, ne pourra désormais que faire des suggestions à ses avocats mais il ne pourra pas s'exprimer directement.

Le tribunal a par ailleurs ordonné l'examen de nouveaux enregistrements vidéo réalisés par des caméras de surveillance qui ont filmé ce qui se produisait sur le navire le soir de l'accident.

Les experts qui contrôleront ces enregistrements déposeront leurs conclusions lors d'une audience prévue le 10 décembre prochain.

Les cinq co-inculpés du capitaine ont bénéficié en juillet d'un accord à l'amiable avec la justice et obtenu des peines «négociées» modérées, allant d'un an et six mois à deux ans et dix mois pour homicides par imprudence.

Le parquet principal de Florence a déposé un recours lundi soir, jugeant ces peines trop légères.

Naviguant trop près de la côte, le paquebot avait heurté un écueil et s'était échoué, avec à son bord 4229 personnes, dont 3200 touristes.

Cette manoeuvre et des retards dans les opérations d'évacuation ont mis en évidence une responsabilité écrasante du commandant, dont les avocats jugent cependant qu'il ne peut être tenu comme unique responsable de la tragédie.