La commission spéciale du Sénat devant se pencher sur la déchéance de Silvio Berlusconi de son statut de sénateur après sa condamnation pour fraude fiscale, a décidé de repousser à mercredi prochain son premier vote.

La commission a établi un calendrier de ses travaux prévoyant des débats lundi et mardi puis le vote mercredi soir sur la proposition du rapporteur de centre droit appartenant au parti du Cavaliere, qui demande que la déchéance de Silvio Berlusconi soit rejetée.

Cette commission doit se prononcer sur la perte de son poste de parlementaire et sur son inéligibilité, deux sanctions prévues par la loi Severino (2012) après sa condamnation définitive le 1er août en Cassation à une peine de prison (quatre ans dont trois amnistiés).

Ce vote, le premier de la commission, devrait voir la victoire des opposants du Cavaliere, plus nombreux dans cette instance, puis, en vertu du règlement interne, un nouveau rapporteur devrait être nommé dont le rapport, final cette fois-ci, devrait être voté vers la fin du mois de septembre.

Même si ce dernier vote, final en ce qui concerne la commission, sera probablement négatif, le dernier mot reviendra au Sénat réuni en session plénière, vraisemblablement vers la mi-octobre.

La décision de voter mercredi soir a été prise à l'unanimité des membres de la commission, même si ce vote risque de provoquer de nouveaux soubresauts au sein de la majorité gauche-droite qui soutient le gouvernement d'Enrico Letta.

Le Peuple de la liberté (PDL) le parti de Silvio Berlusconi, considère qu'un vote du Parti démocrate (PD), principale formation de la gauche dont est issue le chef du gouvernement, en faveur de la déchéance du Cavaliere équivaudrait à une rupture de l'alliance.

Le PD rétorque que la «loi est la même pour tous» et qu'il faut dissocier les problèmes judiciaires de Silvio Berlusconi de ceux du pays et de la survie du gouvernement Letta.

«Une partie de la gauche a comme unique objectif de fusiller (politiquement, ndlr) l'ennemi. Et peu importe que cette attitude obtuse et irresponsable entraîne des conséquences inévitables», a averti jeudi Maurizio Gasparri, un des poids lourds du PDL et vice-président du Sénat.